Revue de presse

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Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 3

Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 3

PAR VILLA GILLET

« Entre 2018 et 2019, j’ai vécu un an au Chili. Depuis, l’envie d’écrire sur ce pays ne m’a plus quittée. Le 10 novembre 2022, je suis donc revenu, avec un projet de roman sur la « Pacification de l’Araucanie », une campagne militaire chilienne qui s’est déroulée entre 1861 et 1883, et visait à conquérir et coloniser l’Araucanie, le territoire ancestral Mapuche. Et je suis aussi revenu pour une résidence avec la Villa Gillet, institution culturelle de Lyon, en partenariat avec l’Institut Français du Chili, pour parler de la société chilienne contemporaine, de la question Mapuche, et du projet de nouvelle constitution. Je m’appelle Guillaume Aubin, je suis écrivain. Récit d’un voyage, en 5 épisodes. » 

Cette série podcast est une version audio du journal de l’écrivain Guillaume Aubin, pendant son année de résidence au Chili.

Réalisation : Amaury Ballet et Antoine Saillard / Studio Vago

En partenariat avec l’Institut français du Chili et la Métropole de Lyon.

Retrouvez le podcast de Guillaume Aubin, épisode 3 ici

Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 2

Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 2

PAR VILLA GILLET

« Entre 2018 et 2019, j’ai vécu un an au Chili. Depuis, l’envie d’écrire sur ce pays ne m’a plus quittée. Le 10 novembre 2022, je suis donc revenu, avec un projet de roman sur la « Pacification de l’Araucanie », une campagne militaire chilienne qui s’est déroulée entre 1861 et 1883, et visait à conquérir et coloniser l’Araucanie, le territoire ancestral Mapuche. Et je suis aussi revenu pour une résidence avec la Villa Gillet, institution culturelle de Lyon, en partenariat avec l’Institut Français du Chili, pour parler de la société chilienne contemporaine, de la question Mapuche, et du projet de nouvelle constitution. Je m’appelle Guillaume Aubin, je suis écrivain. Récit d’un voyage, en 5 épisodes. » 

Cette série podcast est une version audio du journal de l’écrivain Guillaume Aubin, pendant son année de résidence au Chili.

Réalisation : Amaury Ballet et Antoine Saillard / Studio Vago

En partenariat avec l’Institut français du Chili et la Métropole de Lyon.

Retrouvez le podcast de Guillaume Aubin, épisode 2 ici

Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 1

Journal d’Araucanie, un écrivain en pays Mapuche. Épisode 1

PAR VILLA GILLET

« Entre 2018 et 2019, j’ai vécu un an au Chili. Depuis, l’envie d’écrire sur ce pays ne m’a plus quittée. Le 10 novembre 2022, je suis donc revenu, avec un projet de roman sur la « Pacification de l’Araucanie », une campagne militaire chilienne qui s’est déroulée entre 1861 et 1883, et visait à conquérir et coloniser l’Araucanie, le territoire ancestral Mapuche. Et je suis aussi revenu pour une résidence avec la Villa Gillet, institution culturelle de Lyon, en partenariat avec l’Institut Français du Chili, pour parler de la société chilienne contemporaine, de la question Mapuche, et du projet de nouvelle constitution. Je m’appelle Guillaume Aubin, je suis écrivain. Récit d’un voyage, en 5 épisodes. » 

Cette série podcast est une version audio du journal de l’écrivain Guillaume Aubin, pendant son année de résidence au Chili.

Réalisation : Amaury Ballet et Antoine Saillard / Studio Vago

En partenariat avec l’Institut français du Chili et la Métropole de Lyon.

Retrouvez le podcast de Guillaume Aubin, épisode 1 => http://www.sondekla.com/user/event/13787

Encore une tranche !

Un article publié sur le blog « Encore une tranche !« 

Dans la taïga nord-américaine, les Yeux-Rouges et les Longues-Tresses s’affrontent. Née d’une morte au milieu des fruits sacrés du qaa, Fille-Rousse est recueillie par les Yeux-Rouges, leur chamane reconnaissant en elle une enfant prophétique.
Elle grandit en s’amusant avec les garçons, voyant d’un œil bien triste les tâches qui devraient lui revenir une fois devenue femme. Serait-elle une Peau-Mêlée, une personne à la fois homme et femme qui navigue entre les genres ? Si le chamane tend à le penser, tous les membres de la tribu ne partagent pas son avis.

« Les chiens n’aboient pas à moitié. Les chiens ne se trompent pas, ne prennent pas un orignal pour un ours. Encore moins un ours pour un Homme. On les entend dans la forêt à l’aube. A celui qui gueulera le plus fort. Ils vont et viennent, tracent des sentes nerveuses dans l’herbe. Tirent sur leurs cordes jusqu’à s’arracher le poil.
Dans les canots, les pagaies prennent de la vitesse. Vingt-huit mains de bois se font plus fermes sur l’eau, et le calme de la rivière n’arrive plus à couvrir le bruit des rameurs et des corps qui chauffent. Entre les arbres, on aperçoit les premières tentes. Les embarcations accostent les unes après les autres. Les guerriers sautent dès qu’ils ont pied, font bouillonner la rive. Certains courent vers le camp, d’autres grimpent dans les arbres, peau contre écorce, l’arc enfilé autour du cou. Les chiens sont lâchés. Les premières flèches sifflent, d’un côté comme de l’autre. Les bêtes sont criblées avant d’avoir pu mordre. Le soleil éclaire à peine les cimes, et déjà on meurt. Les cris de guerre se mêlent aux cris d’horreur quand les Yeux-Rouges déferlent comme une nuée de mouches.« 

Élevée parmi les Yeux-Rouges, Fille-Rousse pourrait être un tribut de guerre. Littéralement arrachée au ventre de sa mère moribonde, elle grandit aux côtés d’une mère adoptive sous le regard attentif du chef et du chamane. Tandis que les autres filles du village s’adonnent aux tâches quotidiennes du camp, Fille-Rousse, elle, s’épanouit dans les jeux des garçons. Elle veut plonger, nager, chasser, courir, vivre comme un homme. Elle serait une Peau-Mêlée, une personne pouvant passer d’un genre à l’autre, être une femme qui vit comme un homme. Elle grandit en s’affranchissant des obligations, elle ne suit que ce qu’elle ressent, fidèle à qui elle est. Et dans sa tribu, elle est un garçon. Elle veut devenir un homme.
Mais dans la tribu, tout le monde ne voit pas cela d’un bon œil, et la jeune fille va devenir la bête noire de certains.

Ce premier roman a l’acidité des baies de sumac, la douceur d’un tapis d’aiguille de pin sous les pieds, la rugosité de l’écorce séchée par le soleil. Bien que légitimé par les récits cosmogoniques de la tribu, beaucoup d’hommes voient d’un mauvais œil cette fille avoir des prétentions.
Récit d’initiation, d’indépendance, de recherche de soi. Peau-Mêlée doit découvrir qui elle est, non seulement pour elle-même, mais aussi pour son histoire, symbole de la lutte fratricide entre les Longues-Tresses et les Yeux-Rouges et de l’arrivée des Barbes, de l’homme blanc qui veut prendre le territoire, baiser les femmes et dévorer le qaa, acheté à prix d’or à ceux qui lui amène.
Pour notre héroïne, le combat sera celui de son émancipation, de sa liberté, et de celle de son peuple, qui sera celui de son choix, comme le sera sa vie.

Un roman d’une poésie rugueuse et enveloppante, sensuel et puissant, qui amène son sujet avec équilibre, nous raconte les femmes, l’être-soi ainsi que la violence et surtout la liberté qui vont avec.

L’Arbre de colère de Guillaume Aubin dans La Grande Librairie

L’Arbre de colère de Guillaume Aubin dans La Grande Librairie

Interrogée par La Grande Librairie sur le film qu’il faudrait adapter au cinéma, Melanie de la librairie L’Astragale nous parle de L’Arbre de colère. Son avis est à regarder juste ici, à partir de 0min43.

Aire(s) Libre(s)

Un article de Fanny du 18.05.2022 :

C’est d’abord un roman qui possède un rythme, soutenu et grave comme le son d’un tambour de cérémonie; un roman qui offre aussi la grâce par son écriture.
Fille Rousse est née au milieu d’une guerre entre les Yeux-Rouges et les Longues-Tresses. Fille Rousse est née d’une mère mortellement hallucinée sous les effets du Qaa, fruit de la discorde. Fille Rousse est venue au monde dans les mains ensanglantées d’un chamane.
Dans la taïga canadienne du XV ème siècle, Guillaume Aubin nous plonge au sein de la culture animiste, avec un regard acéré et passionné.

« Le lendemain, je prends la route. Je voyage creux. Le ventre creux, les pieds creux, la tête creuse. L’homme plein roule sur le monde sans voir qu’il écrase les bêtes et les plantes, quand l’homme creux récolte le soleil comme la sève de l’érable, goutte à goutte, et laisse le froid et la nuit s’infiltrer en lui comme un ami. J’ai mes peaux de serpents et mes poupées de bois. J’ai mes plumes de corbeau et mes colliers de dents d’ours. Mais je n’ai pas de pensées pour m’alourdir. Il n’y a qu’ainsi qu’on rencontre l’invisible. »

Fille Rousse est une enfant des chemins, de la forêt, sa véritable matrice. L’héroïne de L’arbre de colère définit peu à peu ce que peut être sa liberté, en dépit des jalousies, des regards torves et de certaines incompréhensions. Fille Rousse s’affranchit des codes, joue dans les arbres, pêche, chasse, fait corps avec la nature environnante. Elle mord le cœur d’un animal agonisant comme elle peut mordre lorsqu’on l’empêche d’être. Fille Rousse est alors désignée comme une « Peau mêlée ».
Guillaume Aubin fait ici référence au 2S – « two spirit » – « bispiritualité » – « (…) qui a été traduit et adopté par les activistes autochtones lors de la troisième conférence annuelle intertribale amérindienne, gay et lesbienne, qui s’est tenue à Winnipeg en 1990. L’activiste Albert McLeod a proposé l’expression « two spirit »pour désigner la communauté LGBTQ autochtone » ( Source – blog-grsmontreal.com )
Fille Rousse devient alors cette personne bispirituelle pouvant participer à des activités désignées comme masculines ou féminines, indépendamment de son genre.
Fille Rousse apprend la liberté et y goûte avec avidité. L’écriture de Guillaume Aubin nous fait ressentir cet élan de vie, et c’est un souffle puissant qui s’empare alors de son histoire.

L’arbre de colère te fait vivre un chant mêlé de guerre, d’émancipation, de traditions ancestrales, d’évolution: de l’enfance à l’âge adulte, mais aussi d’un territoire vaste comme les rêves à celui d’une terre quadrillée peu à peu par les Barbes – nom donnée aux colons – qui s’approprient, lentement mais sûrement, cet espace.

Tu peux ouvrir l’ouvrage à n’importe quelle page, tu seras emporté-e par la magie littéraire de l’auteur. Au sein de ce récit mêlant violence et beauté, tu percevras un talent, mélange de Joseph Boyden et Bérengère Cournut, rien de moins.

« La mort s’annonce de loin et se raconte d’arbre en arbre. C’est le chant des guerriers qui rejouent le courage des défunts. C’est le bruissement des pleurs des femmes. Ce sont les percussions. Nous savons déjà. (…) Ainsi se consomme le deuil, dans ce pays. Il faut le chant, il faut la douleur collective. Il faut que les poitrines cognent comme un seul tambour. Il faut gonfler la beauté et le courage. Il faut tirer les larmes même à ceux qui n’ont aucun lien de famille. pour laver une grande fois le cœur et laisser partir ceux qui sont appelés au loin. Ils sont montés sur l’île, ils disent. Et l’île s’ouvrait à eux dans une grande lame de soleil. Ils n’ont pas eu peur. ils ont cherché le qaa sans jamais le trouver. Pourtant l’arbre de qua est un joli cœur. Il a le rouge facile. »

Fille Rousse combat, désire, résiste, provoque, fait corps avec ce Grand Tout. Guillaume Aubin nous transporte dans une odyssée intime faite de mystères, de peurs, de grandes joies, d’intenses combats, de désir flamboyant, d’amour, de désillusion, de rage de vivre. C’est le récit épique qu’une femme qui se veut libre, avant Tout.
Un grand premier roman.

Fanny.

Cultur’L

Cultur’L

L’Arbre de colère de Guillaume Aubin est le coup de coeur de Sandrine dans l’émission Cultur’L de RCF Limousindu. À écouter juste ici à partir de 36min50.

Radio MDM – La Dérobade

Radio MDM – La Dérobade

Un exercice de littérature comparée auquel s’est livre Anthony Clément : étudier conjointement plusieurs ouvrages coups de coeur. Et parmi eux, L’Arbre de Colère de Guillaume Aubin. A écouter ici.

France Culture – La Salle des machines

France Culture – La Salle des machines

Retrouvez Guillaume Aubin sur France Culture, dans l’émission La Salle des machines du 20 mars 2022. Il nous propose un message fort, en lien avec son livre L’Arbre de colère. Son intervention débute à la minute 56. Bonne écoute !

Radio Campus, émission Paludes du 04/02/22

Radio Campus, émission Paludes du 04/02/22

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