Revue de presse

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Ouest France : « À Laval, les romans en lice pour le Prix littéraire du 2e roman ont été dévoilés »

Le Prix littéraire du 2e roman est lancé à Laval (Mayenne). Cette édition 2023 a sélectionné six romans qui seront examinés par huit membres du jury et leur président Sorj Chalandon.

Lundi 20 novembre 2023, au 28 Grande Rue à Laval (en Mayenne), les 8 membres du jury du prix du 2e roman, choisis par l’association lecture en tête, sont repartis, avec 6 livres. 6 romans plus précisément, des auteurs suivants :- Meryem Alaoui pour Sweet chaos (Gallimard) ; Benoît Coquil pour Petites choses (Rivages) ; Lou Darsan pour Les heures abolies (La Contre-allée) ; Hugo Lindenberg pour La nuit imaginaire (Flammarion) ; Benjamin Planchon pour Sois clémentbel animal (Mialet-Barrault), Arnaud Sagnard pour La filature (Stock, janvier 2023).

« Cette année, ils sont peu à avoir sorti de seconds romans. Habituellement, il y en a entre huit et douzeVoici pourquoi cette année , l’étape consistant à les donner à lire à un comité de lecture a été supprimée. C’est le jury final sous la direction du président, Sorj Chalandon, des écrivains Yahia Belaskri et Néhémy Pierre-Dahomey qui délibérera directement le samedi 27 janvier 2024 », explique Anne-Sophie Denou, coordinatrice de projets à Lecture en tête.


Lundi 20 novembre 2023, au 28 Grande Rue à Laval (en Mayenne), les 8 membres du jury du prix du 2e roman, choisis par l’association lecture en tête, sont repartis, avec 6 livres. 6 romans plus précisément, des auteurs suivants :- Meryem Alaoui pour Sweet chaos (Gallimard) ; Benoît Coquil pour Petites choses (Rivages) ; Lou Darsan pour Les heures abolies (La Contre-allée) ; Hugo Lindenberg pour La nuit imaginaire (Flammarion) ; Benjamin Planchon pour Sois clémentbel animal (Mialet-Barrault), Arnaud Sagnard pour La filature (Stock, janvier 2023).

« Cette année, ils sont peu à avoir sorti de seconds romans. Habituellement, il y en a entre huit et douzeVoici pourquoi cette année , l’étape consistant à les donner à lire à un comité de lecture a été supprimée. C’est le jury final sous la direction du président, Sorj Chalandon, des écrivains Yahia Belaskri et Néhémy Pierre-Dahomey qui délibérera directement le samedi 27 janvier 2024 », explique Anne-Sophie Denou, coordinatrice de projets à Lecture en tête.

Quel est objectif du prix littéraire du 2e roman ?

Créé en 2011, il vise à distinguer un écrivain, repéré dès son premier roman par l’association, pour sa qualité littéraire, la promesse d’une œuvre en devenir. « Tout en favorisant la création littéraire contemporaine de langue française, ainsi qu’à encourager les jeunes écrivains et la diffusion romanesque, mais aussi de susciter, un intérêt accru, sur eux et leurs œuvres encore peu connus. »

Pour cette 13e édition, la sélection porte sur tous les deuxièmes romans (fictions) des auteurs déjà sélectionnés pour leur premier roman au Festival du Premier Roman et des Littératures Contemporaines de Laval et qui « ont été publiés entre janvier et décembre 2023 ».

Ce prix, d’une valeur de 2000 €, sera remis lors d’une cérémonie officielle, à Laval, dans le cadre du Festival du Premier Roman et des Littératures Contemporaines, en présence du président du jury, le samedi 6 avril 2024.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/a-laval-les-romans-en-lice-pour-le-prix-litteraire-du-2e-roman-ont-ete-devoiles-de4bb9e8-8851-11ee-a303-e87a233718ee

INTERVIEW pour Bookalicious

INTERVIEW pour Bookalicious

Lou Darsan : « Nous sommes pétri·e·s de phrases qui nous habitent »

Elle se définit comme une « écrivain nomade », Lou Darsan. Ses voyages commencent par ses mots, leur agencement, la langue rythmique et imagée qu’elle crée et qui emporte très loin. Où ? On ne le sait pas quand on part, mais on la suit volontiers, de page en page, dans cette ode à la nature qui s’apparenterait à de la poésie en prose. Ode au voyage intérieur, également, à la rencontre, à la véritable aventure qui commence en soi, ce second roman (après le très beau « L’arrachée belle ») dépasse les frontières et propose une délicate cartographie de l’humain. Il faut beaucoup de sensibilité, beaucoup de talent, aussi, pour inviter au voyage avec cette force. Lou Darsan, comme le montre l’interview à suivre, a beaucoup des deux.

© Ayla Saura

Qu’est-ce qui vous a inspiré ce texte ?

Plusieurs lignes se sont croisées : l’envie d’explorer les réminiscences d’un voyage le long de la rive nord de la Méditerranée dont je n’ai aucune trace écrite, puisque j’étais alors plongée dans l’écriture de L’Arrachée belle et que je ne tenais pas de journal ; l’expérience  troublante de la nuit polaire et d’un hiver près du cercle arctique ; l’envie de répondre à L’Arrachée belle et de savoir quelle fiction peut se tisser lorsque l’on montre une relation d’égalité entre deux personnes. À l’intersection de ces lignes sont nées des questions auxquelles le roman essaie de répondre : comment est-ce possible d’être deux sans que chacun•e soit une limitation à l’autre ? Que se passe-t-il dans un abri au creux de la nuit et du froid ? Comment l’inscription dans un territoire nous modifie-t-elle ? Quelle est la dynamique qui se crée entre une mémoire incertaine du mouvement et une immobilité choisie dans une nature dépouillée par l’hiver ?  

La nature est très présente dans ce texte, quel est votre lien à la nature, comment le définiriez-vous ?

J’ai envie de répondre : tout est nature ! On sait aujourd’hui que l’idée de nature et sa séparation avec la culture sont une construction… Dans mes romans, il n’est pas question d’une nature vide des traces de l’humain, mais plutôt d’espaces où la présence humaine est plus diluée que, disons, dans les villes ou les régions agricoles. Pourtant, partout nos traces s’y imposent — sentiers creusés, constructions, forêts d’élevage, etc. Les bois sont parsemés de chalets, les rivières traversées de ponts, l’on aperçoit les lumières de la ville sur la rive d’en-face. Je résiste peu à l’envie très humaine de nommer : les plantes, les pierres, les animaux, ceux qui me sont familiers et que je reconnais quand je les croise. J’ai grandi à la campagne, je randonne dans les montagnes dès que je peux, je suis familière d’une vie loin des grandes concentrations humaines, et le silence que j’y trouve me nourrit. Surtout, j’aime l’attention aux détails que cela demande de l’écrire, la lenteur.  Le sauvage, dans mon écriture, ne se situe pas dans ces grands espaces que je décris et dans lesquels j’immerge la narratrice. Il est ce qui est autre et qui m’échappe, ce qui réside dans la liminalité entre conscience et rêve.

© Eric Darsan

On vous qualifie « d’écrivaine nomade », quel sens y mettez-vous ?

Cette dernière décennie, surtout ces cinq dernières années, j’ai beaucoup voyagé de lieux en lieux, d’espaces en espaces, dans un mouvement permanent qui est celui du nomadisme : ne jamais défaire ses valises ni rester plus de trois ou quatre mois au même endroit, apprendre à s’ouvrir aux rencontres, apprendre à quitter les lieux et les personnes, à faire siennes les chambres provisoires ou un véhicule aménagé, à vivre dans une temporalité différente de celle de la sédentarité, un rythme fait de cycles, d’accélérations et parfois d’arrêts. Cela modèle le rapport au temps, à la distance, au corps et donc à l’écriture, qui devient indissociable de ce rapport au monde. « Écrivaine nomade » est alors à prendre au sens littéral, mais c’est aussi une vision de l’écriture : quelque chose de vivant, en mouvement et en porosité, qui ne reconnaît pas les frontières en tant que lignes mais préfère explorer les zones de transition.

Qu’est-ce qui vous donne envie d’écrire ?

C’est une question dont la réponse est protéiforme ! Je pense qu’il s’agit avant tout d’un besoin de mettre le monde et le vécu en mots pour les comprendre. La dynamique entre mémoire et imagination est un moteur : j’ai besoin de revivre le souvenir et pour cela je dois faire appel à ma capacité d’imagination, qui passe autant par l’image que par les mots. Ce faisant, je le transforme et un texte naît. À ceci est couplé l’envie de tisser des liens avec d’autres humain•es, de partager le regard que je pose sur le monde. Il s’agit de faire ressentir, de tendre une main vers l’autre et de voir si nos expériences et nos sensations peuvent se rejoindre et se toucher.

Qui nourrit votre écriture ?

Je pourrais réciter une liste de noms, comme une litanie : Monique Wittig, Annie Ernaux, Virginia Woolf, Ursula Le Guin, Maggie Nelson, Joan Didion Eleni Sikelianos… et j’en oublierai. Dans Alma Matériau, un essai qui analyse les oeuvres d’art réalisées par des femmes aux XXe et XXIe siècles, Émilie Notéris cite cette phrase de la critique d’art féministe Helen Molesworth : « Être artiste et femme, c’est parfois faire l’expérience de se retrouver orpheline de mère(s) et découvrir qu’il faut partir à leur recherche — afin de ne pas céder sous le joug de l’imposante paternité artistique — pour finalement développer une pléiade d’affinités sororales. » Cette idée résonne fort en moi, la quête d’un matrimoine à laquelle succède ou se superpose la rencontre de sœurs en écriture, et c’est aujourd’hui une grande partie de ce qui me nourrit, que ce soit sur les plans intellectuels ou émotionnels.

Le titre est très poétique, est-ce un clin d’oeil à Mallarmé ?

Pas du tout ! On m’a aussi cité « Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie » de Gérard de Nerval, mais je n’ai pensé ni à l’un ni à l’autre. À moins que ces vers que j’aime beaucoup et qui font partie de mon patrimoine littéraire aient nourri mon affection pour le mot « aboli » et soient à l’origine de ce que je trouve de poétique à sa sonorité ? Je crois que nous tous•tes, lecteur•ices, sommes pétri•es de phrases, de vers, qui nous habitent et que nous faisons nôtres à force d’intimité avec les mots. Pour revenir au titre, il est tiré d’un vers de l’un des poèmes en prose insérés dans le flux du roman : « La nuit nos corps n’ont plus de frontières, peut-être que ce sont les heures qui sont abolies et que l’on ne distingue plus le corps des heures ». J’ai écrit ce poème lors de mon séjour hivernal en Laponie suédoise, pour tenter de traduire en mots ma découverte de la nuit polaire, ce qu’elle fait aux corps et aux esprits — une suspension du temps.

Les heures abolies. Lou Darsan. Editions La Contre Allée

Nikola Delescluse, émission Paludes

Retrouvez la recension de Nikola Delescluse au sujet des Heures Abolies de Lou Darsan dans l’émission Paludes n°1019 du 3 mars sur le site de Paludes ou directement sur SoundCloud.

Jean-Louis Zuccolini, pour Froggy’s delight

L’heure est de nouveau à la découverte avec cet ouvrage de Lou Darsan, gentiment proposé par Aurélie, édité par les éditions de La Contre Allée. C’est déjà le deuxième ouvrage de cette jeune auteure qui, après des études de lettres modernes et une courte carrière de libraires, s’est lancé dans l’écriture. Son premier ouvrage, L’arrachée belle avait rencontré de belles critiques lors de sa sortie, étant nominé pour de nombreux prix de premier roman.

Déjà il y a le titre de cet ouvrage que je trouve superbe, Les heures abolies ; superbe et intrigant aussi. Ensuite, il y a la couverture qui est à la hauteur du titre et le livre, en tant qu’objet qui est magnifique. Tout semble réunit pour passer un bon moment en sa compagnie.

Retrouvez l’intégralité de la recension : https://www.froggydelight.com/article-26591-Les_heures_abolies

Mathilde Ciulla, pour Untitled Magazine

D’un séjour dans le Nord froid et sauvage, Lou Darsan crée un voyage où sensations et émotions, solitude partagée et temps long fournissent une intense respiration en même temps qu’une introspection en toute bienveillance.

Après un long voyage, la narratrice et son.a partenaire – ce “tu” qui nous inclut – arrivent dans le chalet d’un ami qui leur est mis à disposition dans un pays du nord de l’Europe. Un chalet isolé, pour se retrouver à deux, mais surtout face à soi-même dans cet environnement hostile aux conditions extrêmes. Une impression traverse tout le récit : celle d’être à l’intérieur même de cet environnement, d’en faire partie intégrante au même titre que les montagnes, la forêt et ses habitants. Lou Darsan transpose à la perfection ce besoin d’ancrer le paysage et ses composantes à l’intérieur de soi, de les faire siens.

Retrouvez l’intégralité de la recension : https://untitledmag.fr/lire/critiques/les-heures-abolies-un-livre-de-lou-darsan

Lune Depassage, Carnets

Dans Les heures abolies, d’autres trajectoires s’ouvrent. Y sont disséminés des coups d’œil dans le rétroviseur sur les kilomètres parcourus en solitaire, la chaleur méditerranéenne et les inconnues dont les visages et les gestes ne s’effacent jamais tout à fait.

Dans une cabane qui sent le pin, la poussière et la laine, la narratrice s’installe pour un hiver boréal, là où le soleil n’en fait qu’à sa tête. Une personne l’accompagne, et dans cet espace chaud et reclus il faut apprendre la compagnie de l’autre, la solitude à deux, à ouvrir les portes de l’intimité. Parcourant les sous-bois, longeant la langue de mer qui vient laper la côte, la narratrice visite ses errances passées, convoque la mémoire des détails infimes et infiniment grands à la fois. Chaque pore, chaque souffle semble se tourner ensuite vers l’au dehors, les eaux, les vents, les lumières, le passage des biches dans la neige, les oiseaux du golfe. Pourtant tout se joue à l’intérieur de soi.

S’inscrivent alors des métamorphoses, des mues, des glissements, « flanc contre flanc » avec soi, sans que ce que nous ayons vécu ne nous quitte.

Retrouvez l’intégralité de la recension https://carnetsdelunedepassage.wordpress.com/2023/01/23/les-heures-abolies-%c2%a4-lou-darsan/

Émission Mosaïques littéraires sur Alternantes

Daniel Raphalen reçoit l’écrivaine Lou Darsan. Retour sur son premier roman « L’Arrachée belle » publié aux Éditions La Contre Allée (2022) et « Les Heures Abolies » second livre qui paraitra le 13 janvier 2023 chez le même éditeur. La découverte d’une auteure talentueuse…

Le podcast à écouter en ligne en cliquant ici

Sylvie Lansade pour Encres Vagabondes

Le bonheur n’a pas d’histoire. C’est pourquoi l’auteure ne nous en transmet que les sensations dans un long poème divisé en quatre saisons, les saisons de l’amour : la solitude, trépidante ou désespérante, la rencontre, la fusion, la séparation (s’éloigner pour mieux se retrouver ?)

On est en été, en Grèce, dans les Pyrénées, dans le Monténégro, qu’importe. Je ne peux plus conduire sans que les paysages de ma mémoire se superposent à ceux que je vois. Il ne faut pas chercher à savoir où l’on est, il faut se laisser porter, emporter par le flot des mots, des images, des souvenirs, des odeurs, des bruits, du goût du sel, de la mer et de l’ombre des tamaris…

Puis c’est l’automne, l’amour est là, comme les lieux, indéterminé, et la décision est prise, à Berlin, de tourner le dos au midi, d’aller vers le nord, le grand nord où le jour va disparaître complètement, s’enfermer pour s’aimer dans le chalet prêté par Sacha.

Lire le reste de l’article sur le site en cliquant ici

AcutaLitté

AcutaLitté

Les Heures abolies de Lou Darsan est dans « Les bonnes feuilles » d’ActuaLitté ! L’article de Noé Megel et un extrait du roman sont à retrouver ici.

Les heures abolies, entre sauvagerie et civilisation

BONNES FEUILLES – Dans un golfe étroit veillé par des montagnes jumelles et des forêts ogresses, un couple traverse l’obscurité de l’hiver boréal pendant plusieurs semaines.

Deux solitudes, deux funambules qui marchent à gestes et pas comptés sur une ligne entre sauvagerie et civilisation, monde animal et humain.

L’une, toutes les saisons la disent bienheureuse. L’été, elle se déploie et se rassasie de chaleur et d’odeurs sur des routes méditerranéennes ; l’hiver, elle se dépouille de son tourbillon de vie dans un chalet après des mois de mouvement. L’autre l’accompagne pour ce séjour dans le Grand Nord, esquissant jour après jour les paysages qui l’entourent, les êtres rencontrés…. Nomade dans l’âme, sa présence fascine et intrigue la narratrice.

Pour les deux c’est le début d’un voyage immobile, des heures qui s’abolissent, des parenthèses introspectives et oniriques qui sont comme autant de fenêtres ouvertes sur nos imaginaires.

Les éditions La Contre Allée nous invitent à découvrir les premières pages : 

Brouillant les frontières entre le récit et la poésie, le réel et le rêve, la langue de Lou Darsan semble guidée par une aiguille traçante qui capte la moindre vibration intérieure, la moindre secousse, la moindre irrégularité.

Une écriture-sismographe qui dit l’intime tantôt avec fracas, tantôt comme dans un tremblement, mais aussi une écriture extrêmement visuelle, quasiment picturale. Avec son réalisme onirique, ses associations d’images singulières, ses métaphores filées, Lou Darsan revisite le récit d’encabanement.