Testé pour vous : j’ai revisité l’ex-usine de Fives avec un smartphone, à Lille

Un article publié le 11/03/2014 par FRÉDÉRICK LECLUYSE / PHOTO SÉVERINE COURBE

La mission était celle-ci : trouver un smartphone, y télécharger l’application « Les murs ont des voix » et partir ensuite pour une promenade sous la forme d’une flânerie littéraire géolocalisée autour de la friche de l’ancienne usine de Fives, Fives-Cail-Babcock, à Lille. Suivez le guide.

Un article publié le 11/03/2014 par FRÉDÉRICK LECLUYSE / PHOTO SÉVERINE COURBE

La mission était celle-ci : trouver un smartphone, y télécharger l’application « Les murs ont des voix » et partir ensuite pour une promenade sous la forme d’une flânerie littéraire géolocalisée autour de la friche de l’ancienne usine de Fives, Fives-Cail-Babcock, à Lille. Suivez le guide.

 

 

 

Il faisait beau et l’application délivrait les beaux textes de Lucien Suel. L’expérience auditive autour de l’usine mérite le détour.

 

 

 

En arrivant boulevard de l’Usine, où s’est installée la nouvelle Bourse du travail, l’iPhone entre en piste. Un nuage de bulles constelle l’écran. Elles indiquent sur le plan du quartier de Fives les lieux où le guide virtuel va se mettre en action. Chacune est, en fait, une lecture de Lucien Suel, auteur du livre D’Azur et d’acier, évocation particulièrement sensible de l’usine fivoise. Invité par une start-up hellemmoise spécialisée dans le livre audio à décliner son ouvrage pour une application smartphone, l’écrivain a dit banco.

Dans les écouteurs, les bruits de l’usine résonnent.
Les paroles de Lucien Suel arrivent en écho. Le texte n’est pas une transposition du livre ni un audioguide. Il invite l’auditeur à une déambulation sonore. L’application convoque seule les paroles de l’écrivain. Les mots sont forts. « Solidarité, conscience de classe, camaraderie, fierté… C’est la ville qui est venue à l’usine. » C’est aussi l’histoire d’un quartier. Ce Fives rattaché à Lille en 1858 dont la population se multiplie. C’est donc aussi l’usine. Cette citadelle ouvrière qui compte près de 10 000 travailleurs à son apogée. C’est également celle d’une fermeture à l’aube des années 90. Et ces mots de Suel sur cette forteresse de briques : « Ces briques qui ont entendu le vacarme de la fabrique, la cadence des machines, le potin des locomotives… »

Rue Boldoduc, sur les murs qui séparent l’usine des maisons ouvrières, une fresque de graffitis brise la langueur monotone. Le texte de l’écrivain y rappelle ceci : « L’homme a été évacué, l’ouvrier fondu dans un plan social, médecin légiste à l’ère de la mondialisation de l’économie et du bouleversement brutal des cultures solidaires. » Au-delà du mur, c’est un cimetière de 17 hectares…

INFOS PRATIQUES

La flânerie littéraire autour de l’ex-usine FCB (Fives-Cail-Babcock) se fait impérativement à pied (comptez 1h30). Pour trouver l’itinéraire, il suffit d’observer les bulles qui s’affichent sur l’écran du téléphone et de suivre le point bleu qui représente le marcheur-auditeur grâce à la géolocalisation. Téléchargement gratuit sur l’AppStore. L’application s’est enrichie d’un site (http://www.lesmursontdesvoix.fr) qui rassemble des photos d’archives, des vidéos, des historiques compilés par l’association Mémoires du travail.