Le Télégramme

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Depuis quarante ans, tel un petit poucet des mots luttant à sa façon contre l’ogre de l’édition, Jacques Josse laisse derrière lui des “cailloux blancs” sous la forme d’opuscules subtils et érudits, mais sans emphase.

Depuis quarante ans, tel un petit poucet des mots luttant à sa façon contre l’ogre de l’édition, Jacques Josse laisse derrière lui des “cailloux blancs” sous la forme d’opuscules subtils et érudits, mais sans emphase.

Des récits toujours publiés chez de petits éditeurs amis. Ainsi La mort de Gregory Corso ou Près du pilier à La digitale, Liscorno chez Apogée, Un habitué des courants d’air (Cadex), L’ultime parade de Bohumil Hrabal (La contre-allée), et vingt autres… Ramassés dans la forêt magique de la littérature, ces jolis “gravillons” aident à cheminer dans l’histoire de cet écrivain costarmoricain ancré à Rennes, qui a toujours balancé entre les trésors de l’imaginaire que distillent ses innombrables lectures et la beauté réelle des “choses vues”.

On y comprend aussi que les “déclassés”, les gens de peu, les humbles, ont trouvé un chantre discret et fidèle. Cette fois, la mort, la disparition, le manque sont les graves silhouettes qui hantent l’émouvant “Comptoir des ombres”, illustré par Michel Thamin et paru aux éditions brestoises Les hauts fonds (www.leshautsfonds.fr).

Chez Josse, les mots ont de la dignité. Ils ne se répandent jamais, ne s’épanchent pas plus qu’il ne faut. Et comme Nantucket n’est jamais bien loin des songes de l’auteur des « Buveurs de bière », ce recueil offre aussi quelques textes et un entretien, où l’écrivain – vrai et incontestable spécialiste des lettres, puisqu’il fut postier –  murmure son amour d’Herman Melville, de la Beat Generation et de cette Amérique qu’il trouve d’autant plus désirable qu’il n’y est jamais allé.

 

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