Revue de presse

← Pas dans le cul aujourd’hui

par Radio Prague International

Entretien avec Anna Rizzello, éditrice du texte

À lire en ligne en cliquant ici

Ou à écouter dans le lecteur ci-dessous

 

 

L’Etudiant Autonome

L’Etudiant Autonome

L’Étudiant Autonome est un média étudiant (Presse et Web) qui diffuse un journal sur l’actualité des campus, des associations étudiantes et qui traite des informations en rapport avec la vie étudiante. Pas dans le cul aujourd’hui apparaît dans la liste des cinqs romans à lire en avril, dans sa rubrique littérature : 

Le titre était osé. Tiré d’un poème de l’auteure, il faut passer outre la provocation du premier abord pour entrevoir les tréfonds un texte à haute charge politique, véritable manifeste d’un féminisme décomplexé, bordé d’une charge érotique cristallisée par l’intarissable rébellion qui suinte par les pores de chaque mot.

Loin d’un Cinquante nuances de Grey, Pas dans le cul aujourd’hui c’est d’abord le cri intime d’une femme face à l’atmosphère étouffante qui atrophie la Tchécoslovaquie d’après-guerre, plongée dans la Guerre Froide. Daté de 1962, Jana Černá signe là un véritable manifeste prônant la liberté individuelle jusque dans le sexe, dans un pays en proie à une répression asphyxiante.

L’exaltée amoureuse livre ici à Egon Bondy, son philosophe et amour, une volonté ferme de s’affranchir des codes, d’explorer les possibles de l’amour et de la sexualité. Journaliste résistante brillant par un anticonformiste social et littéraire dont les nombreux pseudonymes nous détournent de sa paternité, elle refuse de se soumettre à la primauté masculine – un avant-gardisme fou à l’époque – et prône une indépendance mesurée du sexe et du sentiment, loin des codes conventionnels du romantisme.

Cette lettre d’amour et de liberté, stupéfiante de spontanéité et de modernité, s’adresse à son amant qui, lors de son enterrement, déclamera : « On l’enterre en ce moment et moi je suis si loin, assis dans une ville glacée où personne ne sait qu’elle a été ce que l’homme peut atteindre de plus grand. »  Un souvenir aussi poignant que cette incroyable femme : une lecture indispensable à offrir à vos copines et à vos mamans.

Mikamilla pour Au milieu des livres

Un billet posté le 06 octobre 2015 :

Jana Černá écrit à Egon Bondy, l’homme qu’elle aime de trop loin. Quand les corps sont aux abonnés distants, les mots comblent le vide béant de la frustration et se couchent sur le papier offrant des préliminaires fantasmés, tantôt sauvages, tantôt délicats, dans une étreinte épistolaire sans pudeur ni retenue.

Le raisonnable me ferait mourir en moins d’une semaine de la mort la plus triste qui soit, le raisonnable détruit en moi tout ce qui fait sens, il m’ôte toutes mes forces, qu’elles soient érotiques, intellectuelles ou autres.

La verve exaltée de Jana Černá mène avec ferveur une valse érotique qui se libère de tout carcan. Elle ouvre son cœur avec autant de fougue et de passion qu’elle le ferait en écartant les cuisses et envoie à l’homme qu’elle aime, une déclaration d’amour qui brise de manière vibrante et puissante, les frontières de l’intimité et de l’audace enrichie de volupté. Le souffle de cette femme indépendante et sans concession inonde un manifeste qui prône l’osmose entre le sexe libre et libérateur , le sentiment amoureux et la fascination intellectuelle. Un trio de choix ardemment défendu par cette plume d’une modernité absolue.

Pourquoi est-ce que je ne peux pas baiser avec toi en utilisant notre vocabulaire obscur et vulgaire, tous ces mots qui engorgent la bouche, et me laisser ensuite étreindre chastement et presque pudiquement […] Pourquoi est-ce que nous ne sommes pas là, côte à côte sur le flanc à nous sucer en nous concentrant sur notre propre orgasme et celui de l’autre, sans dire lequel nous exciterait le plus ? Et que je n’entends pas ton « attends » quand j’ai la bite dans la gueule […] Et encore te lécher, éreinté, presque impuissant, te sucer et t’exciter en te taillant une pipe d’une heure, interminable et épuisante, une pipe qui culminerait en un spasme plus douloureux  qu’orgasmique, qui exacerberait tes sens jusqu’au désarroi où tantôt tu verrais le monde avec tant de clarté que ce serait comme si quelqu’un d’autre était étendu à ta place.

Éloge de l’amour à travers ce que chacun apporte de plus beau à l’autre, voilà une lettre transcendée par cette intensité sexuelle étourdissante et cette frénésie du désir. Une missive érotique qui clame et revendique l’amour de la liberté et qui en devient  un discours de femme à la force intellectuelle indéniable. Jana Černá dit en quelques pages incisives et férocement belles, crues et spontanées  l’intensité d’un amour qui « ne doit pas être traité à la légère. »

Je voudrais que tu sois absolument sûr de moi comprends-tu? Et là encore, pas de cette certitude conjugale imbécile, celle-là nous nous en fichons. […] Il faut savoir aimer et j’ai payé cher pour l’apprendre, je ne sais pas si j’ai réussi mais ce dont je suis certaine, c’est que ce temps et ce prix-là m’ont permis de comprendre ce qu’est d’aimer et que tu es le seul homme avec qui je puisse avoir une relation digne de ce mot profané et banal, mais pourtant clair et précis.

Après notre mercredi Canopé, nous voulions faire durer le plaisir. C’est donc l’heure des coquineries du mardi chez Stephie avec mon partenaire de lectures grivoises préféré: Jérôme, l’homme aux mille berges.

Lire l’article sur le blog Au milieu des livres ici

DNA

DNA

Un article du 27 juin 2015, extrait :

Depuis sa parution en août dernier, le texte érotique de la Tchèque Jana Černá a été réimprimé trois fois. L’engouement pour cette lettre écrite probablement en 1962 et traduite en français par Barbora Faure pour les éditions de la Contre-Allée (96 p., 8,50€), n’est pas prêt de tomber. L’auteure décédée en 1981 dans un accident de la circulation, revendique en effet une liberté sexuelle et une émancipation politique encore à venir. Sexe, pouvoir et pensée s’embrasent dans les pages de Pas dans le cul aujourd’hui. Adressée à Egon Bondy, auteur mythique en Tchéquie, spécialiste des philosophies orientales, mais aussi auteur des textes des Plastic People of the Universe, le groupe de rock symbole de la rébellion des années 70, la lettre n’a rien perdu de sa modernité. C’est même l’inverse, sa liberté de ton et sa vigueur intellectuelle nous soustraient de l’engourdissement régressif ambiant.

France Culture

France Culture

La Fabrique de l’histoire

par Emmanuel Laurentin le 13/05/2015

Le podcast à écouter en cliquant ici

Revue Silence

Revue Silence

Pas dans le cul aujourd’hui de Jana Cerna, comme en parle Christophe Goby pour la revue Silence

C’est une lettre d’amour. Une lettre d’amour à un homme. A tout ce qu’il est. Pas seulement son corps. Non c’est une manière d’engloutir un être. De l’aimer et de le faire entrer en soi. Philosophie du sexe et sexualité à visage humain, Jana rentre à pleines voiles dans son désir : « Je veux passer des heures à bavasser pour pouvoir coucher avec toi et je veux baiser avec toi pour parvenir à ces heures de discussion… ». Elle prévient, si tout est perdu : « Je déguerpirai pour épouser un ingénieur commercial possédant une Spartak Skoda parce qu’alors il n’y aura plus aucune différence ». Avec ses mots crus Jana Cerna aspire à une dévastation sexuelle et amoureuse, un avalement, une cure de sperme qui soit philosophique. Proto féministe et érotique, elle écrit au début des années 60 dans Prague qui connaitra alors un chambardement sans précédent, justement dans l’usine Skoda de Plzen où des conseils ouvriers prônant l’autogestion ont vu le jour. De l’autogestion généralisée à l’amour général, il n’y avait qu’un pas.

CQFD

CQFD

Une chronique dans CQFD du mois de mars :

Penseur patenté

 » Et me voilà arrivée à ce que je voulais dire : le vrai charlatanisme, ce sont ces écoles à produire des philosophes diplômés, ceux qui ont obtenu leur brevet de pensée philosophique –  quelle ignoble et quelle effroyable absurdité que de tester quelqu’un sur la connaissance de x manuels et de lui octroyer le titre de philosophe – pour l’amour du Dieu vivant et unique, quelle aberration à vous couper le souffler et vous faire vous rouler par terre, dans un rire hystérique mêlé de peur, d’horreur et de désespoir ! Cela n’a rien à voir avec la philosophie, pas plus que moi avec une ménagère modèle, c’est à fuir absolument et systématiquement, car la moindre vérité découverte par es gens est inacceptable, parce qu’elle l’a été dans un contexte où elle ne peut pas être vraie, même si elle était vraie, si tu comprends ce que je veux dire. « 

par Denis Lavant

Roland Pfefferkorn pour La Marseillaise

Un article daté du 18 décembre 2015 :

 » Ou est l’obscénité ?  »

Il a passé 27 années de sa vie en prison, sans avoir commis aucun crime ou délit grave. Autrefois censuré, on peut désormais lire son oeuvre en poche, mais aussi dans la Pléiade. A l’occasion du bicentenaire de sa mort, la prestigieuse collection vient de publier une édition limitée de trois de ses ouvrages majeurs « Justine et autres romans » qui rassemble « Les 120 journées de Sodome », « Justine » et « La Philosophie dans le boudoir » (2014).

Belle entrée en matière. Ce que nous lisons renvoie à notre propre sexualité, à nos fantasmes comme à nos tabous. A l’ombre de la Bastille, privé de l’ordinaire du plaisir, Donatien Alphonse François de Sade a inventé, dans une langue simple et raffinée, des personnages reniant moeurs et coutumes. Il a mis en scène les pires obscénités et davantage encore l’idée du mal. Deux siècles après sa mort il est toujours l’auteur le plus sexuel et le plus blasphématoire qui soit… et le plus libre. Le Musée d’Orsay présente jusqu’au 25 janvier 2015 une exposition « Sade. Attaquer le soleil » dont Annie Le Brun, l’auteure de « Soudain un bloc d’abime, Sade » (folio essais, 2014), est la commissaire invitée. Coédité par le Musée et Gallimard (2014), le catalogue est somptueux : la plupart des œuvres exposées y sont reproduites et les écrits de l’adversaire absolu de Dieu sont rapportés aux œuvres d’art de toutes les époques.

« Pas dans le cul aujourd’hui / j’ai mal / Et puis j’aimerais d’abord discuter avec toi / car j’ai de l’estime pour ton intellect. / On peut supposer / que ce soit suffisant / pour baiser en direction de la stratosphère. » L’entrée en matière n’est en rien pudique. Pourtant pas la moindre vulgarité dans cette lettre qu’elle adressa en 1948 à Egon Bondy, son amant, lui-meme poète et philosophe, lettre qui ouvre le petit livre proto-féministe de Jana Cerna dont le titre reprend les premiers mots cités (La Contre Allée, 2014).

Elle écrit sur le sexe et le désir féminin. Elle lie vie, poésie, philosophie, sexe et art. Magnifiquement édité, ce texte écrase « La fete de l’insignifiance » (Gallimard, 2014) de son célèbre compatriote Milan Kundera. Les considérations de ce dernier sur les seins, cuisses, les fesses ou le nombril des femmes tombent complètement à plat. La charge érotique de Cerna exprime la liberté d’une femme. Fille de Milena Jesenska, la destinataire des lettres de Kafka, elle est aussi l’auteure d’une « Vie de Milena. De Prague à Vienne. » disponible dans une nouvelle traduction (La Contre Allée, 2014).

La distinction commune entre sexualité « commerciale » et sexualité « ordinaire » est mise à mal dans les réflexions rassemblées par Christophe Broqua et Catherine Deschamps dans « L’échange économico-sexuel » (Editions de l’EHESS, 2011). Cet ouvrage savant prolonge l’idée de Paola Tabet développée dans « La grande arnaque » (L’Harmattan, 2004) de « l’existence d’un continuum dans les formes de relations sexuelles entre homme et femme impliquant un échange économico-sexuel »… qu’il s’agisse de prostitution ou de mariage.

Deux romans racontent l’étouffement des espoirs quand il était minuit dans le siècle. Lydie Salvayre, « Pas pleurer » (editions du Seuil, 2014) . Deux voix se melent, celle de Bernanos et celle de la mère de l’auteure, deux paroles, deux visions qui font revivre les horreurs du franquisme. Olivier Rolin, « Le Météorologue » (Editions du Seuil, 2014) : une histoire singulière d’un homme ordinaire pris dans l’engrenage de la terreur stalinienne, quand l’espérance révolutionnaire a été brisée. »

Claro pour Le Clavier Cannibale

Baiser en direction de la stratosphère

Billet du 13 novembre 2014, de Christophe Claro :

« Pas dans le cul aujourd’hui« : entre ces guillemets crépite un vers de Jana Černá, née en 1928 à Prague et morte en 1981 dans un accident de voiture. C’est par ce vers que débute le poème suivant, écrit le 21 décembre 1948 et adressé au poète et philosophe Egon Bondy:

« Pas dans le cul aujourd’hui / j’ai mal / Et puis j’aimerais d’abord discuter un peu avec toi / car j’ai de l’estime pour ton intellect. / On peut supposer / que ce soit suffisant / pour baiser en direction de la stratosphère. »

Et c’est ce vers qu’ont pris comme titre les éditons de la contre-allée pour une lettre de Jana Černá, adressée à Bondy, mais datée, elle, de 1968.

Fille de l’architecte avant-gardiste J. Krejcar et de Milena Jesenská – oui, la Milena de Kafka… –, Jana Černá évolue après guerre dans les milieux surréaliste, underground, où elle fait la connaissance, entre autres, d’un ami de Bohumil Hrabal: Egon Bondy. Unis par l’anti-conformisme contre le stalinisme, ils vécurent une passion qu’on devine mouvementée. Jana dilapida l’héritage familiale en très peu de temps, se maria plusieurs fois, eut cinq enfants, vécut dans la révolte…

Pas dans le cul aujourd’hui, que publie en cette rentrée les éditions de la contre-allée, est donc une lettre, une longue lettre à l’aimé tapée furieusement à la machine, sans projet précis apparemment, sinon celui de parler, de parler librement dans une Tchécoslovaquie où la littérature passe avant tout par le samizdat et où l’emprisonnement est la seule réponse du pouvoir à la contestation.

Dans la première moitié de la lettre, Jana Černá invite Bondy à opérer la fusion philosophie-poésie, à laisser s’exprimer la « puissance orgasmique » de la pensée, à cesser d’être complexé parce que la philosophie qu’il déploie ne serait pas assez sérieuse, rébarbative:

« S’il existe un espoir concret que tu produises un fruit mûr (et tel est bien le cas) alors c’est seulement à condition que ce fruit te comprenne tout entier, avec tes chaussettes, ton horreur des bibliothèques, ta barbe, ta bière, ta fantaisie, ton intellect, ta queue, tout ce qui se rapporte à toi. » (p.41)

Peu à peu, les conseils laissent la place à une formidable déclaration d’amour. « L’ingénuité »: par ce mot dont elle réinvente le sens, Jana décrit ce qu’elle éprouve pour Egon, ayant compris que sa relation au philosophe est « trop complète pour qu’on puisse y découper des morceaux comme dans un goulasch tendineux » (p.57). La lettre s’enfle alors d’une puissance érotique que plus rien n’endiguera, enragée par l’absence et par l’absence magnifiée, la langue devient un acte en soi, la charge d’un plaisir donné, reçu et partagé, la description sous le mode anaphorique (pourquoi ne puis-je pas…) d’un désir sexuel sous toutes ses manifestations, libéré des tabous et des convenances, performatif jusque dans ses audaces les plus crues.

Haletante, transpirante, la phrase cherche à relancer sans cesse le plaisir que l’excitation ne saurait tarir dans la variation, faisant du plaisir une perpétuelle phrase à venir, dans un jeu à la fois « ingénu » et foutrement crucial, où le trivial active les sangs, où la surenchère affole la chair, puisqu’il importe à chaque instant de « livrer tout [son] corps à la dévastation de l’autre »:

« S’il te plaît, c’est quoi, cette bêtise, pourquoi n’es-tu pas là? Qu’est-ce que c’est que cette connerie? Que je ne puisse pas t’embrasser maintenant, que je ne puisse pas m’étendre près de toi, te caresser, t’exciter et m’exciter par toi, que je ne puisse pas te sucer jusqu’à l’orgasme et te sentir entre mes jambes et rire ensuite avec toi parce que ta barbe empeste au point de donner une érection au contrôleur du tram qui poinçonnera ton billet? »

Si j’étais vous, je descendrais vite du tram pour entrer dans la première librairie venue afin d’acquérir cette lettre et d’en faire la lecture à voix haute à qui de droit.

Jana Černá, Pas dans le cul aujourd’hui, traduit du tchèque par Barbora Faure, (éditions) la contre allée (-), 8,5€

A signaler également, toujours traduit par Barbora Faure, la réédition de Vie de Milena, chez le même éditeur, dans la collection la Sentinelle.

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Julien Delorme pour Le carnet Moleskine

Article du blog de Julien Delorme, extrait :

 » C’est sublime de bout en bout, probablement l’un des plus beaux textes
d’amour (mais pas seulement, que les catégorisations semblent
limitatives devant cette merveille) qu’il m’ait été donné de lire, avec
le Blesse, ronce noire de Claude Louis-Combet…  »

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Han han Magazine

Han han Magazine

Un article de Farouk Archaoui, extrait :

 » Cette lettre écrite au début des années 60 par l’écrivaine tchèque Jana « Honza » Cerna à l’adresse de son mari Egon Bondy, explore dans son authenticité et toute sa profondeur le corps, l’amour et l’esprit libres, en somme un état absolu d’une liberté revendiquée.

Peu avant le Printemps de Prague, alors que les consciences sont écrasées par l’intégrisme politique de l’après-guerre, Jana Cerna, à contre-courant, nous offre le loisir de jouir de sa propre existence. La pensée de Jana Cerna est une pensée follement vivante, débordante d’insoumission, volontairement sourde à l’insipide Morale. Son refus du conformisme…  »

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Jacques Josse pour Remue.net

Un article daté du 11 septembre 2015  :

 » Celle qui s’exprime ici s’appelle Jana Černá. Elle est la fille de Milena Jesenska, la destinataire des lettres de Kafka. Elle fut, au milieu du siècle dernier, l’une des figures marquantes de l’underground pragois. On la croise parfois (sous le nom de Honza) dans les textes de Bohumil Hrabal et bien sûr dans ceux du philosophe et poète Egon Bondy. C’est à lui qu’elle s’adresse…  »

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Lekti-Ecriture

Lekti-Ecriture

Un article du Préfet maritime, daté du 13 septembre :

Un peu d’audace dans un monde plein d’amour

En reprenant le titre de son édition italienne, les éditions La Contre-Allée ne se sont pas facilité la vie : la lettre amoureuse de la Tchèque Jana Černá s’intitule Pas dans le cul aujourd’hui. Si la proposition n’a rien que de très légitime, son positionnement en couverture d’un charmant petit livre orange bouleverse une partie de l’interprofession de la librairie française qui prend tout à coup des pudeurs de rosière pour faire son métier, vendre des livres.
On a connu cette frange de nos ami(e)s de la librairie moins regardants lorsqu’il s’agissait de vendre certaines saloperies papetières ces dernières années. Sans parler des choses fort réactionnaires ou bien dangereusement connes qu’ils empilent avec l’agilité de bipèdes entraînés à la manipulation de parallélépipèdes.
Mais là, hein, le trou du cul, ça dépasse les bornes, nous disent ceux-là (qui ne sont pas représentatifs de la totalité de leur profession, les dieux en soient remerciés).

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Sylvain Damy pour Glasba

Un article du 3 septembre 2015

La chronique de Pas dans le cul aujourd’hui que vous retrouverez dans les chroniques spéciales de la rentrée littéraire très bientôt :
Paru à la toute fin du mois d’Août, au milieu d’une première cohue de livres qui se pressaient sur les tables des librairies, Pas dans le cul aujourd’hui (Ed. La Contre Allée) est la détonation qui manque habituellement à cette valse des mots et le murmure de pensées frileuses qui abondent dans la grande majorité des parutions de cette saison.
Signé Jana Černá, ce texte est une lettre adressée à son amant Egon Bondy dans laquelle elle relate le fonctionnement d’une pensée philosophique, leur vie de couple, et en filigrane la naissance d’une foi religieuse qui la poursuivra jusqu’à la fin de sa vie en 1981.
Mais sans doute faut-il préciser qui est Jana Černá.
Méconnue chez nous par le grand public, elle est pourtant (avec Bondy) une figure intellectuelle de l’actuelle République Tchèque, et irradia tout l’est de l’Europe d’une pensée libre, sans tabou, affranchie des carcans du totalitarisme. Amie de Bohumil Hrabal (dont il faut lire l’immense Une trop bruyante solitude), elle partage avec lui un goût pour la poésie que tous deux considèrent comme une force d’opposition majeure aux dictâtes de toutes les formes de pouvoir. Précisons enfin que le cheminement intellectuel de Jana Černá est en partie un héritage maternel puisqu’elle est la fille de Milena Jesenská, rendue célèbre par sa relation amoureuse et surtout sa correspondance abondante avec Franz Kafka. D’où sans doute cette incroyable maîtrise d’une langue ouverte et merveilleusement vivante.
Cette langue, nous la retrouvons intacte avec la parution de cette lettre qui résonne comme la somme d’une existence vouée à l’Amour et à la Liberté.
D’une fascinante légèreté et avec une crudité maîtrisée mais jamais retenue, la prose de Jana Černá coule avec une élégance respectueuse et une force admirable. C’est un déluge de féminité au sens le plus moderne qui s’abat sur ces mots qu’elle adresse à l’homme qu’elle nomme « mon chéri ». On reste désarmé devant cette dualité faite d’une force de caractère hors normes et de ces attentions amoureuses presque échappées d’une lettre d’adolescente.
Ce détail de correspondance possède donc la force des grands textes car il mêle la pensée la plus vive, le langage le plus libre et les sentiments les plus simples pour rendre compte de ce qu’il est le plus difficile à décrire : l’Humain.
C’est donc avec l’impatience de retrouver l’écriture de Jana Černá que l’on attend la parution d’un autre texte de l’auteure tchèque intitulé Vie de Milena, de Prague à Vienne, toujours traduit par Barbora Faure et disponible dès le 9 octobre. En attendant, parcourez ces pages, rencontrez Jana et redécouvrez le sentiment d’une liberté brute qui peut jaillir des mots comme autant de vides dans nos certitudes.

L’avis de Lydie Salvayre

L’avis de Lydie Salvayre

« Ce que dit Jana Cerna de l’amour, du partage, du sexe, ce qu’elle dit de la création (ce fruit mûr qui contient tout entier « tes chaussettes, ton horreur des bibliothèques, ta barbe, ta bière, ta fantaisie, ton intellect, ta queue, tout ce qui se rapporte à toi »), cette vie qu’elle met dans tout ce qu’elle écrit, cette tendresse, cette vulnérabilité, cette force, cette volupté, tout m’enchante, tout. »
Lydie Salvayre.

Médiapart

Médiapart

Un article daté du 29 août de Lucie Eple :
Jana Cerna, née à Prague en 1928 et tuée dans un accident de la route en 1981, est la fille de Milena Jesenska, intellectuelle et journaliste tchèque qui fut un temps l’amante de Franz Kafka (à qui il adressa les lettres aujourd’hui réunies dans le recueil Lettres à Milena), dont elle a rédigé la biographie à paraître aux éditions La Contre Allée en octobre et intitulée Vie de Milena. En guise de préliminaires, les mêmes éditions nous offrent de découvrir cette auteure méconnue par le biais d’une lettre écrite au début des années 60 à son mari Egon Bondy, disponible en librairie depuis hier…

La suite à lire ici !

Libération

Libération

Pas dans le cul aujourd’hui fait partie de la sélection du service Livres de Libération ! Voici l’article daté du 28 août d’Eric Loret :

Lettre

«Pas dans le cul aujourd’hui/ j’ai mal/ Et puis j’aimerais d’abord discuter un peu avec toi/ car j’ai de l’estime pour ton intellect» : C’est le début d’un poème de Jana Černá, la fille de Milena (l’amie de Kafka), figure de l’intelligentsia du futur printemps de Prague, composé en 1948. Il ouvre ce petit livre en forme de lettre à son amant Egon Bondy, qui pourrait aussi bien être un monologue érotico-philosophique en l’absence de l’aimé, flattant sa queue et son intelligence dans un projet littéraire et créatif : «Rien ne m’enthousiasme tant que l’espoir d’une œuvre qui naîtra en lien direct avec tout cela, une œuvre d’où rien ne sera éliminé, une œuvre sans censure, crue, brute et monstrueuse, mais absolue.» L’intrication des libidos (apprendre et baiser) n’empêche pas l’auteure d’avoir aussi de la poésie pour l’amour simple et la vie de couple : «J’ai toujours besoin de savoir que tu partages avec moi ce qui compte, jusqu’à la limite où cela peut se partager et peut-être même un peu au-delà.»