L’ivresse littéraire
En ces temps de confinement où les lumières des bars sont éteintes, où les terrasses n’accueillent que des chaises retournées, enchaînées, j’ai eu envie d’ouvrir ce recueil de Makenzy Orcel pour retrouver l’ivresse des nuits agitées, aussi tristes puissent-elles être parfois…
Il restera ce recueil imprégné. D’alcool. Qui tente de camoufler les peines, les deuils, la mélancolie, la violence.
Il restera. Ces tournées. Ces noyés. Ces verres de trop. Ces trop-pleins.
Il restera ces « insomnuits ». Ces corps qui tanguent. S’observent. Parfois jouissent.
Il restera les verres vides. Les pensées. Les prostituées sur le pavé.
Du Soudan à Paris en passant par Port-au-Prince, des rencontres. Des cœurs, des gueules brisés comme autant de bouteilles éclatées. Qui se noient dans des océans d’alcool.
Il restera dans la nuit sombre, des rêves, le souvenir d’un rire, d’une peau peut-être, d’une amitié. D’une humanité derrière la cruauté.
Il restera ce recueil. Et nous, imbibés des mots de Makenzy Orcel. Crus, sombres, saccadés. Libres. Sans retenues. Soixante-deux pages qui en ces temps de confinement, nous rappelle le brouhaha des nuits sans fin.
Oui, il restera ce recueil, à défaut de pouvoir s’attabler au comptoir d’un bar. Pour se saouler ou observer. La vie, la peine, les rires, les larmes. Les autres. Et soi-même, au fond d’un verre.
Il restera la poésie pour nous faire ressentir.
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