Un article sur Et puis ça fait bête… dans la revue Eulalie !

 

Sous l’infra ordinaire des récits du temps qui passe, Amandine Dhée raconte les contradictions inhérentes à l’apprentissage de son être au monde

 

Sous l’infra ordinaire des récits du temps qui passe, Amandine Dhée raconte les contradictions inhérentes à l’apprentissage de son être au monde : Comment faire avec la famille quand elle ne ressemble en rien aux familles de la télé ? Comment faire avec les contraintes sociales quand on a volé un bracelet à Sabrina et qu’on souhaite le porter tous les jours ? Comment faire avec les psychologues de plateau qui exposent des « idées carton-pâte pour cacher la douleur qu’il va falloir vivre ici et parmi. » quand aucun adulte ne remarque qu’on se mutile ? Comment écrire dans le cadre de ses études en travail social « Objectif général : favoriser l’imagination de l’enfant » et y croire ? Comment faire avec l’administration française « quand on veut vivre de pouvoir dire » ? Comment faire pour aimer un homme nappe rouge à carreaux quand on ne sait pas créer d’atmosphère de tartine de confitures ?

Si le ton drôle et léger sans jamais être anodin d’Amandine Dhée, dans Du Bulgom et des hommes, déshabillait la ville, avec Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain, l’auteure place le curseur de son écriture au plus roche d’elle-même, à mi-chemin entre le port inconfortable et courageux d’un maillot de bain sur une plage, où, enfant elle se perd, et celui, élégant, d’un manteau de fourrure, cousu sur mesure par son écriture : « quelqu’un a publié mes textes. (…) Sensation d’enfiler un manteau de fourrure comme pour jouer. » Sans conteste, la combinaison lui sied à ravir.

Aurélie Olivier

Eulalie n°12 _ février 2013