Revue de presse

← Berlin, Bucarest-Budapest : Budapest-Bucarest

Initiales

Initiales

Un article du libraire Marc Ossorguine du Grain des Mots à Montpellier daté du 11 juin 2015 :

Gonçalo M. Tavares restera toujours un écrivain surprenant, à la fois exigeant envers le texte et envers ses lecteurs et toujours joueur et ironique, avec cette pointe « d’understatement » dont on pense, à tort, qu’elle est une spécialité purement britannique.

Dans cette nouvelle collection à vocation européenne, et donc voyageuse, ce nouvel opus de l’homme du « barrio » (cette série de petits livres délicieux, délicieusement graves et fantaisistes, Monsieur Valéry, Monsieur Kraus, Monsieur Swedenborg, Monsieur Calvino…) nous fait voyager, comme son titre l’affiche clairement et d’étrange façon, entre Berlin, Budapest et Bucarest.

Berlin en compagnie d’une jeune femme radicale et perdue, à la fois sans illusion et à la poursuite de ses rêves – ou de ses cauchemars, peut-être. Pourfendeuse des simulacres culturels, elle cherche dans la ville, elle-même ou ce qui lui permettra de grandir sans se perdre plus qu’elle ne l’est au fil de ce bref road moovie urbain.

Entre Bucarest et Budapest, il y a d’étranges traffics de souvenir et de mémoire, en pierre ou en chair, plutôt mort que vif. On découvre que « là-bas » (qui n’est tout de même pas si loin, bien au contraire), les plus grands peuvent perdre la tête, qu’il suffit d’un peu de persévérance et d’un peu de chance pour retrouver le passé mais aussi que les anonymes s’en sortent toujours moins bien que les autres, et pas seulement de leur vivant.

Que l’on vienne d’Allemagne, de Hongrie ou de Roumanie, on ne sait plus trop que faire du passé, s’il faut s’en débarrasser, le rêver ou en chercher les traces dans un monde dont le sens semble échapper. Au bord du dérisoire, de l’absurde ou du grotesque, des gens que l’on dit « ordinaires », essayent de remettre un peu d’ordre dans tout cela, juste assez pour pouvoir aller un peu plus loin, toujours un peu plus loin.

L’écriture, tendue et précise, joue avec une manie bien contemporaine de classification et de numérotation dont on se demande, dans la première partie surtout, ce qu’elle peut bien signifier. Peut-être rien. Peut-être pur jeu pour dérouter le lecteur ou l’arrêter, le suspendre un instant dans sa lecture ou… On ne sait trop ! Il y a dans cette écriture une part de jeu qui fait glisser le récit le plus réaliste dans une narration et un climat insensiblement décalé, sur le fil de l’absurde et de son théâtre (plus du côté de Beckett que de Ionesco, me semble-t-il). Cela se joue à guichet fermé sur la scène de la page et du livre, pour le plaisir et le bonheur des lecteur aventureux et curieux. Des vrais lecteurs en somme.

Une nouvelle réussite de la Contre Allée avec le tir groupé de cette nouvelle collection (avec le grec Christos Chryssopoulos et le français Arno Bertina) !

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La Voix du Nord

La Voix du Nord

Le coup de coeur de Patrick Varetz

dans la Voix du Nord du 29/05/2015

« J’ai été surpris par ce petit texte intriguant, où s’enchâssent deux histoires. Celle d’une jeune fille perdue dans Berlin. Et celle de deux trafiquants qui transportent la tête d’une statue de Lénine…

A priori, deux récits anecdotiques qui n’ont rien à voir. Sauf que ce roman – écrit par l’un des plus grands écrivains portugais contemporains – donne une vision de l’Europe d’aujourd’hui, en nous posant la question du sens des frontières, de l’Histoire et de sa transmission ».

La Cause littéraire

La Cause littéraire

Une chronique de Marc Ossorguine du 22/05/2015.

Gonçalo M. Tavares restera toujours un écrivain surprenant, à la fois exigeant envers le texte et envers ses lecteurs et toujours joueur et ironique, avec cette pointe « d’understatement » dont on pense, à tort, qu’elle est une spécialité purement britannique.

Dans cette nouvelle collection à vocation européenne, et donc voyageuse, ce nouvel opus de l’homme du « barrio » (cette série de petits livres délicieux, délicieusement graves et fantaisistes, Monsieur Valéry, Monsieur Kraus, Monsieur Swedenborg, Monsieur Calvino…) nous fait voyager, comme son titre l’affiche clairement et d’étrange façon, entre Berlin, Budapest et Bucarest.

Berlin en compagnie d’une jeune femme radicale et perdue, à la fois sans illusion et à la poursuite de ses rêves – ou de ses cauchemars, peut-être. Pourfendeuse des simulacres culturels, elle cherche dans la ville elle-même ou ce qui lui permettra de grandir sans se perdre plus qu’elle ne l’est au fil de ce bref road movie urbain.

Entre Bucarest et Budapest, il y a d’étranges trafics de souvenir et de mémoire, en pierre ou en chair, plutôt mort que vif. On découvre que « là-bas » (qui n’est tout de même pas si loin, bien au contraire), les plus grands peuvent perdre la tête, qu’il suffit d’un peu de persévérance et d’un peu de chance pour retrouver le passé mais aussi que les anonymes s’en sortent toujours moins bien que les autres, et pas seulement de leur vivant.

Que l’on vienne d’Allemagne, de Hongrie ou de Roumanie, on ne sait plus trop que faire du passé, s’il faut s’en débarrasser, le rêver ou en chercher les traces dans un monde dont le sens semble échapper. Au bord du dérisoire, de l’absurde ou du grotesque, des gens que l’on dit « ordinaires » essayent de remettre un peu d’ordre dans tout cela, juste assez pour pouvoir aller un peu plus loin, toujours un peu plus loin.

L’écriture, tendue et précise, joue avec une manie bien contemporaine de classification et de numérotation dont on se demande, dans la première partie surtout, ce qu’elle peut bien signifier. Peut-être rien. Peut-être pur jeu pour dérouter le lecteur ou l’arrêter, le suspendre un instant dans sa lecture ou… on ne sait trop ! Il y a dans cette écriture une part de jeu qui fait glisser le récit le plus réaliste dans une narration et un climat insensiblement décalés, sur le fil de l’absurde et de son théâtre (plus du côté de Beckett que de Ionesco, me semble-t-il). Cela se joue à guichet fermé sur la scène de la page et du livre, pour le plaisir et le bonheur des lecteurs aventureux et curieux. Des vrais lecteurs en somme.

Une nouvelle réussite de la Contre Allée avec le tir groupé de cette nouvelle collection (avec le grec Christos Chryssopoulos et le français Arno Bertina) !

L’article ici

Fils de lectures

Fils de lectures

Une chronique de Marc Ossorguine datée du 27 avril :

Gonçalo M. Tavares restera toujours un écrivain surprenant, à la fois exigeant envers le texte et envers ses lecteurs et toujours joueur et ironique, avec cette pointe « d’understatement » dont on pense, à tort, qu’elle est une spécialité purement britannique.

Dans cette nouvelle collection à vocation européenne, et donc voyageuse, ce nouvel opus de l’homme du « barrio » (cette série de petits livres délicieux, délicieusement graves et fantaisistes, Monsieur Valéry, Monsieur Kraus, Monsieur Swedenborg, Monsieur Calvino…) nous fait voyager, comme son titre l’affiche clairement et d’étrange façon, entre Berlin, Budapest et Bucarest.

Berlin en compagnie d’une jeune femme radicale et perdue, à la fois sans illusion et à la poursuite de ses rêves – ou de ses cauchemars, peut-être. Pourfendeuse des simulacres culturels, elle cherche dans la ville, elle-même ou ce qui lui permettra de grandir sans se perdre plus qu’elle ne l’est au fil de ce bref road moovie urbain.

Entre Bucarest et Budapest, il y a d’étranges traffics de souvenir et de mémoire, en pierre ou en chair, plutôt mort que vif. On découvre que « là-bas » (qui n’est tout de même pas si loin, bien au contraire), les plus grands peuvent perdre la tête, qu’il suffit d’un peu de persévérance et d’un peu de chance pour retrouver le passé mais aussi que les anonyme s’en sorte toujours moins bien que les autres, et pas seulement de leur vivant.

Que l’on vienne d’Allemagne, de Hongrie ou de Roumanie, on ne sait plus trop que faire du passé, s’il faut s’en débarrasser, le rêver ou en chercher les traces dans un monde dont le sens semble échapper. Au bord du dérisoire, de l’absurde ou du grotesque, des gens que l’on dit « ordinaires », essayent de remettre un peu d’ordre dans tout cela, juste assez pour pouvoir aller un peu plus loin, toujours un peu plus loin.

L’écriture, tendue et précise, joue avec une manie bien contemporaine de classification et de numérotation dont on se demande, dans la première partie surtout, ce qu’elle peut bien signifier. Peut-être rien. Peut-être pur jeu pour dérouter le lecteur ou l’arrêter, le suspendre un instant dans sa lecture ou… On ne sait trop! Il y a dans cette écriture une part de jeu qui fait glisser le récit le plus réaliste dans une narration et un climat insensiblement décalé, sur le fil de l’absurde et de son théâtre (plus du côté de Beckett que de Ionesco, me semble-t-il). Cela se joue à guichet fermé sur la scène de la page et du livre, pour le plaisir et le bonheur des lecteur aventureux et curieux. Des vrais lecteurs en somme.

Une nouvelle réussite de la Contre Allée avec le tir groupé de cette nouvelle collection (avec le grec Christos Chryssopoulos et le français Arno Bertina) !