Revue de presse

← Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain

31st Floor

25 courts chapitres pour raconter une construction : celle d’un bébé devenue petite fille, d’une ado qui change de peau pour devenir adulte. Celle d’une fille, celle d’une femme, celle d’une mère. Celle d’une actrice aussi qui écrit, qui attend, qui publie, qui rencontre, qui se heurte parfois à une société qui apprécie les vies un peu plus « normées ». Une autobiographie en instantanés à l’image de la fulgurance de certains souvenirs affleurant lorsque l’on feuillette un album photo.
Ce tout petit livre contient une vraie densité, traversant les peurs d’enfance, le mal-être adolescent, les mots qu’on n’ose pas dire et qui manquent à jamais, les renoncements nécessaires, la tendresse, l’amour pour ces parents dont Amandine Dhée se sent pourtant si éloignée, les compromis professionnels, la vocation plus forte que tout qui porte malgré les galères. C’est l’histoire d’une fille qui grandit, en tant que femme et en tant qu’autrice, avec talent.

Mediapart

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Un article de Christine Marcandier daté du 29 mars à lire ici, extrait :

Et puis ça fait bête d’être triste en maillot de bain : drôle de titre qui installe d’emblée dans une voix particulière, intime et urgente, aussi douce qu’elle peut être cinglante, aussi personnelle que sociale, voire politique.

Drôle de récit que l’histoire de cette enfant que le lecteur voit naître et grandir — mais grandir c’est se heurter au monde et devoir accepter les normes : « si on veut respirer auprès d’eux, il va falloir s’estropier ». Puis ado, adulte et toujours décalée, dans une marge qui est celle de la sensibilité et de la colère. On lit cette fille qui rassemble « les moments que je collectionne », des fragments d’elle-même comme des éclats du monde, note tout ce qui dépasse ou cloche : en elle, en couple, au travail — « tout le monde est une femme ici, sauf les chefs » — dans la famille quand on voit sa mère « triste d’un truc qui ne se console pas », que l’on tente de dire qu’on l’aime au père taiseux, que l’on est dans « cette envie d’être entendue », en un « mélange de timidité et d’impertinence » matière bouleversante de la prose…
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