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Blog Les amis de Michèle Desbordes

Le périple de deux « frères » qu’un siècle sépare, Jean-Baptiste S. dans Le commandement (Michèle Desbordes, Gallimard, 2001), Leroux dans Le bruit des tuiles (Thomas Giraud, La Contre Allée, 2019).

Deux récits qui puisent dans l’Histoire, et ce que furent les espoirs d’accomplissement qui poussent des hommes à quitter -si ce n’est abandonner- quelque chose pour partir vers l’autre monde.

Le périple de deux « frères » qu’un siècle sépare, Jean-Baptiste S. dans Le commandement (Michèle Desbordes, Gallimard, 2001), Leroux dans Le bruit des tuiles (Thomas Giraud, La Contre Allée, 2019).

Deux récits qui puisent dans l’Histoire, et ce que furent les espoirs d’accomplissement qui poussent des hommes à quitter -si ce n’est abandonner- quelque chose pour partir vers l’autre monde.

Deux récits qui parlent des grands départs vers l’ailleurs que l’on ne connaît pas, que l’on imagine beau et désirable. Que ce soit en 1855 selon les plans soigneusement élaborés du projet de vie communautaire inspiré de Fourier par Victor Considerant. Et ce sera la nouvelle ville de Réunion dans le Texas près de Dallas dans Le bruit des tuiles. Que ce soit en 1771 pour répondre à l’imaginaire d’une femme têtue qui imagine, crée le pays où son fils doit se rendre et ne peut que faire fortune. Et ce sera encore la lointaine Amérique et plus précisément Haïti (Saint-Domingue d’autrefois) pour exploiter une caféière dans Le commandement.

Deux récits qui parlent de destinées, d’hommes qui quittent tout, animés de la même soif d’autre chose, d’une autre vie, d’un éden lointain, d’un arrachement, d’une rupture aussi.

L’un, Jean-Baptiste S., sur l’injonction impérieuse de sa mère, comme à son corps défendant.

« Quand elle a cette idée qu’il s ‘en aille, lui le fils, le dernier. » Le commandement,page 36

« Les terres de là-bas on en parle encore, c’est ce qu’elle dit, il y a encore dans ce pays-là des terres qui n’appartiennent à personne et qu’on vous donne pour peu que vous les défrichiez et les plantiez… » Le commandementpage 36

L’autre, Leroux, sur sa propre injonction, sa soif d’en finir avec un quotidien qui l’étouffe, le tue à petit feu :

« Traverser la mer, aller vivre autrement, arriver quelque part où il n’entendrait pas ce tiens c’est le fils Leroux qui ne fait pas tout à fait aussi bien que son père. » Le bruit des tuiles , page 44

« L’idée un peu folle d’être un homme neuf à vingt-six ans. Avec des faiblesses peut-être mais au moins des faiblesses nouvelles et non celles qui ne sont pas les siennes mais seulement déduites de ce qu’il n’aurait pas les qualités de son père et de sa mère. » Le bruit des tuiles, page 45

Deux hommes qui partent pour se soustraire à une emprise devenue insupportable. L’un, celle d’une mère abusive qui décide du destin de son fils qui n’a d’autre appellation pour tous que « fils de la Gertie des Lutz ». L’autre, celle du père à l’héritage pesant dont il n’est que l’ombre pâle.

Deux récits qui évoquent des hommes jeunes, des humbles, des déracinés, mais aussi des solitudes, des inaccomplis, et des obstinations. Car ils disent une forme de consentement qui n’est ni la résignation, ni la soumission, ni l’acharnement, mais qui a à voir avec l’obstination de prendre le temps de voir encore, de contempler à sa guise.

Quand Jean-Baptiste S. ne fait qu’échouer dans ce qu’il entreprend, puis ne fait que marcher, arpenter inlassablement, obstinément le territoire de l’île où il a tout perdu, jusqu’à revenir vingt ans après pour mourir aux côtés de sa mère, mais à son insu, dans une cabane qu’il fabrique de toutes pièces sur les coteaux nantais d’où il peut voir le ciel, Leroux participe de même aux échecs répétés de la grande entreprise communautaire qu’il avait pressentis de ces terres incultes, mais il s’enracine, s’empierre dans une modeste cabane qu’il construit, et dans ce qui est le paysage étriqué et désolé de Réunion déserté par les colons amers, ruinés et par Victor Considerant. Il accepte d’être là, et sa contemplation repousse les limites étroites des terres désolées.

« Qu’il demeure chez eux et consigne comme il fait, puis qu’un jour il en soit congédié, et qu’un autre encore, rien ne dit comment, se retrouve sur une des bateaux qui font la traversée (…) à nouveau, il va droit devant, de cette façon qu’il a toujours eue, sans paraître hésiter ni rien demander. Comme vont ceux qui ont à faire ou ayant appris un rôle le jouent du premier jour au dernier, et c’est comme s’ils n’avaient jamais fait que cela. Le commandement, page 109

« Il part, un soir de décembre (…), et le jour vient où il entreprend la cabane puis l’ayant achevée le jour où il prend le temps de la contempler (…), le pan de ciel entre les arbres. Si peu qu’il dure il y aura ce moment, et alors il se mettra à mourir. » Le commandement, page 110

« Il n’est pas parti ; pour le ciel, pour toutes ces pierres autour avec leur obstination de pierre, et peut-être pour essayer de clarifier ce qu’il fait. » Le bruit des tuiles, page 272

« Je ne suis pas parti parce qu’ici, probablement, il y a une sorte d’ombre à moi, quelque part, que j’ai dû laisser un peu s’imprégner, un peu partout ici. » Le bruit des tuiles, page 275

« Il aimait les matins ici, cette liberté sidérante d’avoir le temps et d’être le seul maître du moment où il se déciderait à faire quelque chose, voire ne rien faire. » Le bruit des tuiles, page 279

Deux récits qui parlent de compulsion. Pour Leroux, un fatras, une accumulation soigneusement ordonnancée de vieilles choses, de bouts de choses, de rebuts qui pourraient servir encore, un barda lourd auquel on s’attache, et qui de fait interdit d’imaginer le moindre déplacement. Pour Jean-Baptiste S. des notes, des relevés qui se muent en consignations incessantes et obtuses pour dire ce qu’il fait, ce qui est à portée de sa main, puis de son regard hébété, et qui doivent témoigner pour la mère de ce que l’on fait au loin de travail sans relâche.

Deux personnages suscitant une vive émotion qui enjoint, dès les derniers mots lus, à lire encore pour ne pas les quitter trop vite. Alors, on retourne aux premières pages et l’on découvre ce que l’on savait déjà, mais que la lecture cursive a tenté et permis de tenir à distance, d’écarter. Le désastre annoncé. Dans l’un et l’autre récit, il s’écrit d’emblée.

« Tout ce ciel, tout ce sable, cela a dû être simple d’avoir peur de vivre ici, d’avoir peur en vivant ici… Fin 1860, ces ruines, c’est tout ce qu’il reste de Réunion,… » Le bruit des tuiles, page 13

« Alors nous nous sommes dit que point n’était besoin de quelqu’un pour porter les nouvelles, qu’il y avait des choses que nous savions depuis le commencement. » Le commandement,page 12

Deux récits dont émanent une atmosphère envoûtante, un « esprit des lieux » qui s’imprime en vous pour toujours comme il s’est imprimé dans les corps des hommes de là-bas. On retourne une dernière fois au texte, aux excipits maintenant, qui disent que ce qui fut, a passé, n’est plus.

« Le soir sur le port nous apercevons le petit avec le chien, ils regardent les bateaux qui arrivent, ceux qui s’en vont… et par-dessus, quand cesse la pluie, court un nuage clair, vif, porté par le vent. » Le commandement, page 143

«Il reste comme des grandes planches plantées, ces murs qui entourent encore mais n’entourent rien, tout cela disant ce qui fut et le reste. » Le bruit des tuiles, page 280

Deux écritures faites d’une langue ciselée, complexe, somptueuse, inventive et qui se joue des virgules, des enchâssements du discours, chacune d’une originalité bouleversante. On voudrait citer à nouveau, donner à entendre ces verbes magnifiques. Ce serait d’autres phrases à consigner qui disent la fulgurance et la beauté.

Mais ne suffit-il pas de lire et relire Michèle Desbordes et Thomas Giraud pour partager plus encore ce qu’ils ont de connivences, de résonances secrètes et de singularités ?

Le 21 mars 2021

L’article d’origine est disponible ici

Nova

Thomas Giraud : « Demain, on massera les pieds des plus vieux »
Cet écrivain nantais, lauréat 2019 du Prix de la Page 111, se bricole une communauté rurale et végane, sans chef, où les petits garçons feront le ménage, où l’on pourra « cueillir des mûres et collectionner les aventures ».

Jeudi 1 octobre 202 04:16

Thomas Giraud : « Demain, on massera les pieds des plus vieux »
Cet écrivain nantais, lauréat 2019 du Prix de la Page 111, se bricole une communauté rurale et végane, sans chef, où les petits garçons feront le ménage, où l’on pourra « cueillir des mûres et collectionner les aventures ».

Jeudi 1 octobre 202 04:16

« Tous maçons et donc optimistes, pensant systématiquement que ça irait, ou que ça passerait, qu’il ne fallait pas se mettre la rate au court-bouillon, qu’en ajoutant un peu ici, le mur tiendrait bien droit, ou un peu de mortier et la fenêtre serait dans l’axe, que d’ailleurs on avait toujours fait comme ça. » Du bon boulot, cette page 111, tirée du roman Le Bruit des tuiles de Thomas Giraud – à tel point que cet écrivain nantais reçut sur Nova, à l’automne 2019, dans la cale de la péniche Grande Fantaisie à Paris, le très convoité Prix du même nom, sous les hourras du public, en direct. « Des gens qui bricolaient tous le temps (…) sans imaginer une seule seconde que les choses planifiées permettraient pourtant d’être mieux pensées et mieux accomplies. »

Mieux bâties, comme le roman complet de Thomas Giraud (que nous avons fini par lire en entier, ne le répétez pas, il en va de notre réputation), paru aux éditions de La Contre-Allée. Ce Bruit des tuiles, où s’élève calmement le récit du philosophe français Victor Considérant (1808-1893), qui tenta, au Texas, malgré « la peur des toits qui s’écroulent », d’établir un phalanstère, baptisé « Réunion », niché dans une « ville ex nihilo sortie de terre », inspiré des communautés de Charles Fourier. Pour une trentaine de personnes, cela dura une poignée d’années, entre travaux agricoles, de couture ou de cordonnerie, dans un « drôle de hameau, plein de vide, d’espaces, de vent », sous un soleil écrasant, près de serpents à sonnettes.

Tel le courageux Victor, Thomas Giraud, également docteur en droit public, énumère aujourd’hui quelques-unes de ses utopies préférées, avant de bricoler la sienne, façon « grand bazar démocratique » à longues palabres : une communauté rurale et végane, dirigée par binômes tournants, où l’on pourrait « cueillir des mûres et collectionner les aventures » ; quant aux petits garçons « qui aiment faire des choses et un peu dégoûtantes », on s’appuiera encore sur la consigne fouriériste : ils s’occuperont du ménage.

Pour réécouter le sacre de Thomas Giraud lors de la dernière édition du Prix de la Page 111, c’est ici : https://www.nova.fr/podcast/nova-book-box/le-prix-de-la-page-111-edition-2019

Pour lire l’article sur le site d’origine, cliquez ici.

L’Humanité

L’Humanité

Alain Nicolas, le 14 novembre 2019:
« Thomas Giraud a écrit le roman de ceux qui y ont cru, qui se sont brisés sur la dureté de la nature, qui se sont déchirés face à l’échec, ceux qui ont renoncé. Sa phrase simple et rêveuse nous accompagne dans cette communauté naufragée. »

Alain Nicolas, le 14 novembre 2019:
« Thomas Giraud a écrit le roman de ceux qui y ont cru, qui se sont brisés sur la dureté de la nature, qui se sont déchirés face à l’échec, ceux qui ont renoncé. Sa phrase simple et rêveuse nous accompagne dans cette communauté naufragée. »

Lokko

Chronique de Régis Penalva, le18 décembre 2019.

« Le style de Thomas Giraud est absolument magnifique, c’est un style concis, concret, qui ne recherche aucune forme d’afféterie, pas d’effet lyrique ou pathétique, et pourtant c’est un style très travaillé, très syncopé, avec un art de la syntaxe, de la virgule. »

À regarder ici.

Chronique de Régis Penalva, le18 décembre 2019.

« Le style de Thomas Giraud est absolument magnifique, c’est un style concis, concret, qui ne recherche aucune forme d’afféterie, pas d’effet lyrique ou pathétique, et pourtant c’est un style très travaillé, très syncopé, avec un art de la syntaxe, de la virgule. »

À regarder ici.

La Vie

La Vie

Marie Chaudey, la Vie, le 15 novembre 21019: « Une incroyable aventure, hors norme et fragilisée dès le départ ».

Marie Chaudey, la Vie, le 15 novembre 21019: « Une incroyable aventure, hors norme et fragilisée dès le départ ».

JetFm

JetFm

Dans l’émission Esperluette, Henri reçoit Thomas Giraud pour Le Bruit des tuiles et Anthony Poiraudeau pour Churchill, Manitoba.

À écouter ici.

Dans l’émission Esperluette, Henri reçoit Thomas Giraud pour Le Bruit des tuiles et Anthony Poiraudeau pour Churchill, Manitoba.

À écouter ici.

Nouveau Magazine littéraire

Nouveau Magazine littéraire

Le Nouveau Magazine littéraire n° 23, novembre 2019

Le Nouveau Magazine littéraire n° 23, novembre 2019

« Après Élisée Reclus et Jackson C. Frank, géographe libertaire et guitariste folk méconnus, Thomas Giraud poursuit son exploration des marges en se penchant sur un autre oublié de l’histoire : Victor Considerant. Au beau milieu du XIXe siècle et des terres arides du Texas, ce disciple de Charles Fourier tenta de fonder un phalanstère où chaque sociétaire s’émanciperait des morales anciennes pour vivre autrement. Une utopie que trois années de sécheresse, de sauterelles, de gel et d’égoïsme colon réduisirent à néant. Inconsidéré, le projet de Considerant ? Ce délicat portrait le dépeint au contraire en polytechnicien résolu, prévoyant et confiant mais bientôt enfermé dans ses colonnes de chiffres et son propre esprit de sérieux. Une âme solitaire et rêveuse, au fond, plus attachée à la beauté de la démonstration qu’aux charmes du désordre et du hasard qui, avec le caprice humain, président à l’émergence des villes. »

Jeudi#livre avec François Bon

François Bon, le 6 novembre 2019: « dans cette mécanique de la syntaxe, il y a un allant, quelque chose qui pousse, parce que se construit logiquement ce qui est donné à voir […], et dans ce voir, il y a ce fond abstrait des idées. »

La vidéo ici.

François Bon, le 6 novembre 2019: « dans cette mécanique de la syntaxe, il y a un allant, quelque chose qui pousse, parce que se construit logiquement ce qui est donné à voir […], et dans ce voir, il y a ce fond abstrait des idées. »

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Charybde 27: le blog

Le blog de la librairie Charbyde, le 5 novembre 2019:

Le blog de la librairie Charbyde, le 5 novembre 2019:

« Le Bruit des tuiles construit subrepticement une puissante poésie, jouant de ses personnages pour contourner et effriter la muraille intellectuelle de l’utopiste, jouant de sa langue horlogère pour traquer le religieux qui s’insinue dans le réel et dans le raisonnable, jouant des légères torsions à infliger à l’histoire officielle pour mieux bâtir ici une véritable poétique de l’échec annoncé et de la technocratie présomptueuse (quelle que soit, en réalité, son idéologie sous-jacente). »

L’article complet ici.

Quatre sans quatre

Dance Flore, le 3 novembre2019:

« Thomas Giraud s’inspire d’un fait réel mais le retravaille en romancier, réinventant les personnages, et concentrant les événements autour de quelques épisodes-clefs. Considerant est un homme de mots, un romancier lui aussi, tout germe dans sa tête à défaut de la faire en réalité, il conçoit et convainc sans peine mais ne peut affronter les aléas, ceux que son imagination avait réussi à faire capituler.

Dance Flore, le 3 novembre2019:

« Thomas Giraud s’inspire d’un fait réel mais le retravaille en romancier, réinventant les personnages, et concentrant les événements autour de quelques épisodes-clefs. Considerant est un homme de mots, un romancier lui aussi, tout germe dans sa tête à défaut de la faire en réalité, il conçoit et convainc sans peine mais ne peut affronter les aléas, ceux que son imagination avait réussi à faire capituler.

Il s’illusionne lui-même et ses belles paroles, au lieu de le pousser en avant, le freinent et l’embourbent irrémédiablement. Il ne reprend assurance qu’en réécrivant le passé, le pliant à sa guise, le transformant non pas en échec personnel, mais en faute collective.

Leroux, au contraire, trouve l’aventure à sa mesure puisqu’elle le libère d’un futur qu’on avait tracé pour lui et qui ne lui convenait pas du tout, comme un habit trop grand et mal coupé qu’on l’aurait forcé à revêtir. Ici, plus besoin de mentir, il peut être lui-même enfin, libre et dégagé de toute contrainte, de toute attente et il finit seul dans un Éden frugal comme un nouvel Adam sensible à la beauté de toute chose, ayant trouvé sa place dans un monde débarrassé des hommes. »

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Le Point

Le Point

Sophie Pujas, dans Le Point, le 21 octobre 2019: « Thomas Giraud confirme ici son talent à réinventer les vie de manière poétique, vibrante et sensible. Avec délicatesse, il retrace les déchirements de Considerant et de ses infortunés compagnons. Puissant et subtil. »

Sophie Pujas, dans Le Point, le 21 octobre 2019: « Thomas Giraud confirme ici son talent à réinventer les vie de manière poétique, vibrante et sensible. Avec délicatesse, il retrace les déchirements de Considerant et de ses infortunés compagnons. Puissant et subtil. »

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Prix de la page 111

Le Bruit des tuiles est lauréat du Prix de la page 111, décerné chaque année par Radio Nova.

Le Bruit des tuiles est lauréat du Prix de la page 111, décerné chaque année par Radio Nova.

Le Temps

Isabelle Ruf, le 11 octobre 2019: « Elle sait se faire entendre et exister, sans débordements, comme ces gens qui parviennent à générer leur espace de liberté, sans l’imposer. Ce beau roman, qui prend des libertés avec les détails de la vérité historique, retrace l’histoire d’un naufrage, le fracas d’une illusion.

Isabelle Ruf, le 11 octobre 2019: « Elle sait se faire entendre et exister, sans débordements, comme ces gens qui parviennent à générer leur espace de liberté, sans l’imposer. Ce beau roman, qui prend des libertés avec les détails de la vérité historique, retrace l’histoire d’un naufrage, le fracas d’une illusion. Sur un mode à la fois distancé et intime, Thomas Giraud, qui a déjà écrit sur un autre rêveur, le géographe Elisée Reclus (Elisée, avant les ruisseaux et les montagnes, La Contre Allée, 2016), fait subtilement revivre les espoirs et les désillusions de la colonie sobrement nommée Réunion. »

Ouest France

Ouest France

Amandine Glévarec, Ouest France, 9 septembre 2019: un portrait de Thomas Giraud.

« Sous sa jolie couverture orange, ce roman révèle aussi un vrai travail stylistique. »

Amandine Glévarec, Ouest France, 9 septembre 2019: un portrait de Thomas Giraud.

« Sous sa jolie couverture orange, ce roman révèle aussi un vrai travail stylistique. »

Paludes

Nikola Delécluze, dans Paludes sur Radio campus Lille, le vendredi 4 octobre 2019:

« Un texte qui interroge les failles et les fêlures des êtres, […] qui interroge l’utopie. »

L’émission complète ici.

Nikola Delécluze, dans Paludes sur Radio campus Lille, le vendredi 4 octobre 2019:

« Un texte qui interroge les failles et les fêlures des êtres, […] qui interroge l’utopie. »

L’émission complète ici.

Je Lire

Henri, dans le Je Lire du jeudi 3 octobre, sur JetFM91,2:

« Toujours avec cette manière brillante de décrire l’espace, […], cette langue qui bouge, cette manière de construire les phrases qui est toujours surprenante, […] en s’appuyant sur des figures historiques, Thomas Giraud se permet toutes les digressions autour de l’histoire, autour de la réalité biographique de ces hommes, en utilisant la substance de ce qui faisait le seul et l’envie de ces hommes-là, Thomas Giraud développe ses propres envies et obsessions. »

Henri, dans le Je Lire du jeudi 3 octobre, sur JetFM91,2:

« Toujours avec cette manière brillante de décrire l’espace, […], cette langue qui bouge, cette manière de construire les phrases qui est toujours surprenante, […] en s’appuyant sur des figures historiques, Thomas Giraud se permet toutes les digressions autour de l’histoire, autour de la réalité biographique de ces hommes, en utilisant la substance de ce qui faisait le seul et l’envie de ces hommes-là, Thomas Giraud développe ses propres envies et obsessions. »

Le podcast complet ici.

Chroniques des imposteurs

Guillaume Richez dans Chroniques des imposteurs, le 30 septembre 2019:

« Le Bruit des tuiles est une anti-épopée en 30 chants dans laquelle l’aède Thomas Giraud chante non les exploits mais les désillusions amères de ses anti-héros. Le Bruit des tuiles est un livre tendu comme un fil au-dessus de l’abîme de l’utopie, entièrement porté par une langue, avec son rythme, son énergie, son souffle et sa pulsation. »

Guillaume Richez dans Chroniques des imposteurs, le 30 septembre 2019:

« Le Bruit des tuiles est une anti-épopée en 30 chants dans laquelle l’aède Thomas Giraud chante non les exploits mais les désillusions amères de ses anti-héros. Le Bruit des tuiles est un livre tendu comme un fil au-dessus de l’abîme de l’utopie, entièrement porté par une langue, avec son rythme, son énergie, son souffle et sa pulsation. »

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Encres vagabondes

Nadine Dutier pour Encres vagabondes, le 13 septembre 2019: « Mais, plus encore, ce à quoi Thomas Giraud s’est attelé, à travers une écriture très élaborée, à la fois poétique et fluide et parfois heurtée, elliptique, c’est mettre en scène le temps qui passe, lui donner de la chair. À travers la succession des saisons, l’attente anxieuse du retour des sauterelles, l’épuisement progressif des ressources et des hommes. »

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Nadine Dutier pour Encres vagabondes, le 13 septembre 2019: « Mais, plus encore, ce à quoi Thomas Giraud s’est attelé, à travers une écriture très élaborée, à la fois poétique et fluide et parfois heurtée, elliptique, c’est mettre en scène le temps qui passe, lui donner de la chair. À travers la succession des saisons, l’attente anxieuse du retour des sauterelles, l’épuisement progressif des ressources et des hommes. »

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Libération

Libération

Frédérique Roussel, le 14 septembre 2019

Frédérique Roussel, le 14 septembre 2019

Cest une minuscule page d’histoire, celle d’une utopie sociale rapidement tuée dans l’oeuf: en 1855, le philosophe français fouriériste Victor Considerant a créé au Texas un phalanstère appelé « La Réunion ». De cette aventure et de son naufrage, Thomas Giraud tire un roman contemplatif, porté principalement par Considerant et par Leroux, un fils de paysan parmi la communauté qu’il a convaincu de le suivre outre-Atlantique et de devenir sociétaire. « Mais maintenant qu’il écoute Considerant avec sa voix tendue, ses gestes qui construisent l’invisible, bâtissent sur du sable des choses dont rien ne dit qu’elles vont tenir, c’est sûr, il va partir. » Mais sur place, le choc sera rude: le climat est rigoureux, la terre aride et les voisins américains plutôt enclins à repousser ces immigrés trop socialistes à leur goût. Sans parler des invasions de sauterelles. La communauté va se fissurer, Considerant abandonner la partie, mais l’auteur et son Leroux ne se résolvent pas à finir sur une note tragique et laissent joliment la porte ouverte.

Deslivresrances

Warren Bismuth, Des livres rances, 1er septembre 2019

Warren Bismuth, Des livres rances, 1er septembre 2019
Thomas GIRAUD se fait plaisir, la langue est poétique, froide ou drôle, toujours au plus près du détail, très rigoriste. […] il rend presque glorieuse une épopée désastreuse, comme pour ne pas oublier qu’avant et depuis, d’autres communautés ont réussi leur pari, ont existé et survécu. Il a choisi de dépeindre celle qui peut-être accumulait toutes les tares pour justement ne pas aboutir, les premières erreurs s’installant avant même la mise en œuvre du projet Réunion qui survivra une poignée d’années, cahin-caha. Le fond est plein d’aventures palpitantes (et accessoirement des exemples à ne pas suivre), la forme est ronde et stylée, ciselée avec de longues phrases documentées qui touchent leur cible. Ce livre est encore un excellent cru de La Contre Allée, il restera comme un moment fort – y compris le titre fort bien senti – de la rentrée Littéraire 2019.

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La Cause littéraire

Emmanuelle Caminade, La Cause littéraire, 2 septembre 2019

Emmanuelle Caminade, La Cause littéraire, 2 septembre 2019

« Et c’est bien cette angoisse que reprend le bruit de ces tuiles qui peu à peu s’effondrent quand les murs des maisons s’ébranlent, cette peur du toit qui s’écroule qui donne son titre au livre. Une judicieuse formule métaphorique sans cesse reconduite avec quelques variantes qui résonne comme un leitmotiv. Comme une sorte de contrepoint se développant sous l’aventure humaine, une sorte de basse continue, d’ostinato funèbre. »
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En attendant Nadeau

En attendant Nadeau

Sébastien Omont pour En attendant Nadeau, 27 août 2019

Sébastien Omont pour En attendant Nadeau, 27 août 2019

« Le Bruit des tuiles est un roman épuré, subtil, où le lyrisme ne fait qu’affleurer, distillant une intensité sourde – par la précision, le rythme de la langue – à la patience et à la musicalité de la nature ou de la pensée, des oiseaux, des fumées en hiver, du vent sur un plateau aride. Des rêves d’un monde meilleur et partagé. De ce qui paraît dérisoire mais se révèle précieux, suggérant que l’échec n’est dépourvu ni de sens ni de valeur, que le dépouillement peut être un moyen d’approcher la vérité, aussi bien dans l’émancipation que dans l’entreprise romanesque. »

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