Revue de presse

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Reading in the city

Christophe, le 18 octobre 2019, dans Reading in the city:

« Sur fond de dictature espagnole et du scandale des bébés volés j’ai découvert un excellent roman qui suit six protagonistes divisé en 3 couples: Solitario VI, un lévrier de course, et Clara, une fillette de onze qui se fait harceler à l’école; Clara, une étudiante en journalisme qui pose trop de questions, et Gerardo, un universitaire au passé obscur; Mr Raich, un homme d’affaire corrompu, et le portrait de Maria Dolores, sa mère, qui aura vu défiler le vingtième siècle depuis le mur de son salon. Le narrateur va également annoncer à un septième personnage, un foetus, les événements qui vont jalonner cette journée du 18 mars 1977, qui n’est autre que celle de sa naissance. Mais aussi celle de l’auteur. Une écriture vive et précise au service des six personnages. »

L’article complet ici.

Actualitté

Actualitté

Un article de Françoise Objois dans Actualitté publié le 2 juin 2018 à propos de L’instant décisif de Pablo Martin Sanchez. (lire l’article directement sur le site)

Quel est ce monde qui a commencé avec ma naissance ?

Que s’est-il passé le jour de ma naissance ? s’est demandé Pablo Martín Sánchez, né à Barcelone le 18 mars 1977 à minuit. Pour répondre à cette question, il a écrit un étrange roman en forme de puzzle qui met en scène, 24 h durant, six personnages et un nourrisson (l’auteur) en quête de sens.

Le lecteur est amené à faire le tour du cadran de l’horloge de minuit à 23h15 précise en compagnie de Clara, Gerardo, Carlotta, Maria Dolores, José Maria, Solitario… Les traumatismes personnels se révèlent avec en creux la ville de Barcelone et le traumatisme politique de la Transition démocratique, c’est-à-dire le moment qui se situe entre la mort de Franco et les premières élections démocratiques en Espagne.  

Le processus narratif à plusieurs voix brouille les pistes et emmène le lecteur dans un labyrinthe où chacun doit saisir son fil d’Ariane. Faut-il voir là une influence oulipienne ?

Nos vies minuscules sont épluchées dans ce qu’elles ont de plus banal avec un luxe de détails insignifiants, avec en toile de fond des manifestations parfois violentes et une préparation d’attentat. L’absurdité des situations vécues par les personnages s’emballe au fur et à mesure que la journée avance.  

Alors rêve ou réalité ?

La lecture de ce livre prend en ce moment une autre dimension à la lumière des violences policières du référendum du 1er octobre 2017 pour l’indépendance  de la Catalogne refusée par le gouvernement espagnol.

Pablo Martín Sánchez, qui appartient à la génération née avec la Transition démocratique, se retrouve aujourd’hui, comme celle de 1977, confronté à un gouvernement espagnol qui fait la sourde oreille aux revendications catalanes.

Françoise Objois

Pablo Martín Sánchez, trad. Jean-Marie Saint-Lu – L’instant décisif – La contre allée – 9782917817698 – 20 €

Bookalicious

Bookalicious

Dans la sélection des 7 livres pour affronter l’hiver de Bookalicious : L’instant décisif de Pablo Martin Sanchez. (novembre 2017)

 

« Avant même le propos, il y a la forme, comme souvent chez cet éditeur hors-normes qui aime sortir des cases et dépasser les lignes. Le roman commence à Barcelone le 18 mars 1977, jour de la naissance de l’auteur et se poursuit sur 24 heures : plus de 300 pages découpées en 24 heures, et portées par 6 voix qui dessinent 6 espaces-temps et 6 visions complémentaires de la société espagnole aux portes de ses premières élections démocratiques. Avec ces 24 heures dans la vie de l’Espagne post-franquiste, 24 heures pour une polyphonie maillée de politique, l’auteur de 43 ans (dont Frictions et ses pastiches littéraires nous avait transportés) impose un style et une voix d’une originalité déroutantes. Et captivantes. »

A lire directement sur le site, ici.

La Grande Parade

L’instant décisif : le cadavre de Franco bouge encore

Par Guillaume Chérel – Lagrandeparade.fr/

Encore un roman dont on ne vous parlera pas dans les gazettes meanstream. Basée dans les Hauts-de-France, les éditions de la Contre-allée s’intéressent à ce qui se passe en marge de la société, notamment en Espagne. L’instant décisif, de Pablo Martin Sanchez, se déroule sur 24 heures et débute le 18 mars 1977, le jour de naissance de l’auteur, Pablo Martin Sanchez, à minuit. Nous sommes à Barcelone, peu de temps avant les premières élections démocratiques depuis la dictature, l’année la plus violente de la Transition. Cette année-là, il y eut plus de mille manifestations, occasionnant près de 4000 arrestations, et survient la première « tuerie » d’Atocha, un attentat à la gare du même nom fomenté par des membres de l’extrême droite (la deuxième fut causée par des terroristes islamistes, le 11 mars 2004).

« Je voulais offrir une pluralité de voix et de points de vue sur cette période, explique l’auteur : celles d’une gamine, d’un jeune professeur, d’une étudiante, d’un vieux patron, d’un lévrier ou d’un portrait accroché au mur. Et ce que j’ai découvert, c’est que l’on n’a pas tout à fait réussi à résoudre les problèmes de jadis : le harcèlement scolaire, la maltraitance animale, le terrorisme, l’abus de pouvoir, le sexisme, les enfants volés… La violence, enfin, la violence dans toutes ses formes et avec tous ses masques. ».

Ce roman choral, traduit par Jean-Marie Saint-Lu, est d’une ingénieuse composition. La partie biographique (un bébé enlevé à sa mère) est un prétexte habile pour évoquer l’Espagne des années 80, pourrie par les affaires de corruption, trafics en tout genre, répression, terrorisme… Pablo Matin Sanchez (43 ans) dresse un tableau sans concession de la bourgeoisie rance de la fin du franquisme. Le style est varié, vif, alerte. Un auteur à suivre, comme la maison d’édition, très impliquée dans le développement de la littérature d’expression populaire et de critique sociale, par sa participation, notamment, au salon du livre d’Arras, très accès roman noir. Autrement dit, une littérature populaire qui dit le monde… et ses travers.

Pour découvrir cet article sur le site de La grande parade, c’est ici !

Books

« Pablo Martín Sánchez s’est fait remarquer en 2012 avec son premier roman, El anarquista que se llamaba como yo, où il raconte le parcours d’un anarchiste des années 1920 qui portait le même nom que lui. L’écrivain prend à nouveau sa biographie comme point de départ dans L’instant décisif… »

La petite revue

24 heures dans l’Espagne post-franquiste

À la mort de Franco en 1975, l’Espagne entame un processus de démocratisation qui ne se déroule pas sans heurts, entre répression policière et terrorisme. Pablo Martín Sànchez choisit pour cadre de son roman le 18 mars de l’année 1977, particulièrement violente. La narration se déroule sur 24 heures, de minuit au soir suivant, découpées en six moments (la nuit, l’aube, le matin, le midi, l’après-midi et le soir), eux-mêmes relatés par six protagonistes : une petite fille, une étudiante en journalisme, un professeur de politique ancienne victime de la dictature chilienne, un chef d’entreprise, un tableau et un lévrier de course.

Terrorisme, bébés volés, harcèlement scolaire, violence et solitude, tels sont les thèmes de ce riche roman. À partir de situations personnelles, le récit parvient à recréer l’atmosphère d’une époque peu connue de l’histoire espagnole. La narration, éclatée en de multiples points de vue qui s’entrelacent, est parfaitement maîtrisée. Dans cet original roman choral, où les monologues d’un chien ou d’un tableau se mêlent tout naturellement à ceux des autres personnages, toutes les voix finissent par converger, sans aucun artifice. Réalité et fiction s’imbriquent harmonieusement. L’auteur parle de « pataphysique » pour décrire « cette façon de voir le monde, la vie, l’art depuis l’autre rive, en ne nous conformant pas à ce qu’on nous a raconté ». Pablo Martín Sànchez procède par petites touches, créant un roman tout en délicatesse, légèrement ironique et profondément humain. On découvre à la fois une page importante de l’histoire espagnole et un écrivain talentueux.

A.K.

Pablo Martín Sànchez, « L’instant décisif » (Tuyo es el mañana, 2016), traduit de l’espagnol par Jean-Marie Saint-Lu, Éditions La Contre Allée, 2017

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