Les libraires en parlent

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Librairie Les Vinzelles (Volvic)

Elvire est violoncelliste de talent, un peu asociale. Yann est un bourgeois désœuvré et perdu, mais avec des désirs de vie et d’amour. Mina, au cœur de tout ça fait le ménage, comme une femme qui cherche pourtant le désordre. Mina, Elvire et Yann, trois personnages en quête d’espace, l’une part, l’un reste, l’autre surveille, observe. L’espace vital réel est recherché, quel que soit l’espace trouvé. Et le sens de la vie, celui de l’être, de respirer, de soupirer, de revenir à l’essence et de jouer aux frontières des tabous et des interdits. Un court roman qui réussit à plonger le lecteur dans une ambiance très particulière, entre songe et cauchemar où l’étrange est poussé aux limites du dégoût et de l’interdit, tout ça raconté avec énergie et dynamisme, fascination folle qui se laisse aller et venir, ellipses, pulsions, pulsations, humanité et bestialité délicieusement entremêlées. C’est aussi troublant qu’intéressant à lire !

Lucile, Librairie Cheminant (Vannes)

Ouvert et refermé dans la même soirée. Impossible de rompre la dynamique de ma lecture, de m’éloigner juste un instant de ces trois curieux, chercher au contraire à les suivre de trop près. La tribu s’organise autour d’Elvire, violoncelliste virtuose et extravagante qui enfièvre ceux qu’elle côtoie, les mêmes qui s’obligent à repousser leur limite, s’abandonnant à la déraison pour lui plaire. Nathalie Yot poursuit une œuvre qui trouble les sens et dérègle le lecteur, elle hypnotise par une langue affirmée, mesurée mais tellement singulière !

Librairie des Batignolles (Paris, 17ème)

Trois personnages : Elvire, Yann et Mina. Elvire est violoncelliste. Yann est fou amoureux d’Elvire et ferait tout pour cette femme. Et enfin Mina, femme de ménage. Comme dans une partition de musique le ton en mode majeur ou mineur s’active en fonction du point de vue du personnage. Chacun cherche sa place dans ce monde. Les trois sont en quête d’une existence, d’une expérience. Comme dans son premier roman l’autrice évoque le tabou, la transgression, la part animale de l’Homme. Un texte qui dérange par le sujet ; les phrases sont courtes elles perturbent, elles glacent.

Une réussite.

Fabrice, Librairie Le Haut quartier (Pézenas)

Toujours un plaisir de retrouver la prose provocatrice et intelligente de Nathalie Yot, aussi compétente dans la poésie que dans le roman, dans les concerts que dans la descente de bières blondes. Ce roman-ci s’annonce au départ comme écrit en mode mineur, la dame jouant sur des sujets qui semblent un peu éloignés de son univers habituel. On y rencontre Elvire, violoncelliste célèbre, à l’orée d’une série de répétitions avec un grand chef d’orchestre, et Yann, son amoureux passionné, qui a du mal à concevoir qu’elle va se trouver éloignée de lui pendant de longs mois. Durant son absence, il va fomenter un acte pour prouver son amour à la belle : lui fournir de quoi assouvir son fantasme, à base de séquestration, de manipulation, et d’interdits transcendés. Ça promet d’être torve et sanglant. Sauf que les rapports de dominant/dominé, proie/prédateur, vont se complexifier au cours de ce livre étrange, jusqu’à déboucher sur une réflexion sulfureuse sur les limites de la passion, les bizarres chemins que prend la sexualité pour s’assouvir, et la notion de communauté (de lieu, de goûts)… sujets qui conviennent bien à Yot, finalement, qui retombe peu à peu sur ses pieds.
Tribu renoue avec la part sauvage de ses personnages, pourtant civilisés en diable. L’animalité ne cesse de surgir de ces trois êtres humains, que ce soit dans les cris gutturaux et incontrôlables qu’Elvire balance en pleine répétition, dans les combats sanguinaires auxquels se livrent Yann et Mina, dans la sexualité ancestrale à laquelle ils se livrent au final, et jusque dans ce cannibalisme qui semble les fasciner autant l’un que l’autre. Cette façon de faire surgir la bestialité dans l’univers très feutré et très érudit de la grande musique fait beaucoup pour le charme dérangeant du livre, et le personnage d’Elvire, inadapté et imprévisible, incapable de rentrer dans le moule de ce monde très rigoureux qu’est la musique classique, est une belle création. On aime moins ce Yann qui manque un peu de profondeur et de complexité. Yot est visiblement plus à l’aise pour fouiller l’âme féminine que masculine. Elle est en tout cas plus qu’habile pour tresser une trame qui, de relativement innocente, va plonger assez loin dans la psyché humaine au final. Avec son écriture tranchante, faussement simple, avec sa façon futée de parler de groupe (l’orchestre, le trio amoureux) par rapport à l’individu, avec sa très jolie manière de nous amener jusqu’au point incandescent de son récit (le tabou ultime), Nathalie Yot réussit un beau roman sur la liberté et l’assouvissement de soi-même. Et gagne du coup une bière blonde, à valoir sur la prochaine tournée.

Margot, Librairie Les Vinzelles (Volvic)

En avant première, un roman beau comme un rayon de lumière Editions La Contre Allée !

Un triangle, quel bel instrument géométrique, simple et musical. Et ici, le tiers, le trois, le trio, nous parle.
Elvire et Yann d’un côté, Mina de l’autre. Trois personnages que tout oppose, qui n’auraient sans doute jamais dû se rencontrer. Mais. Elvire est violoncelliste de talent, un peu asociale. Yann est un gentil bourgeois désœuvré prêt à tout pour laisser être et vivre l’amour de la musicienne. Mina, au cœur de tout ça fait le ménage, comme une femme qui cherche pourtant le désordre. « D’ailleurs, on dit plus femme de ménage, mais agent d’entretien. C’est comme ça, les mots changent sans nous. »
Mina, Elvire et Yann, trois personnages en quête d’espace, l’espace vital réel et recherché, le sens de la vie, celui de l’être, respirer, soupirer, revenir à l’essence, aux frontières des tabous et des interdits, trois personnalités, trois corps, qui vivent l’expérience de l’autre, entre attirance et répulsion , peur et assurance, confiance et défiance, un, deux, trois, oui, le rythme et là, comme une valse tribale. Une comédie humaine dérangeante, un huis clos infernal mais révélateur.
Des questions partout, des réponses aussi, tout s’entremêle, comme une tribu, oui, aussi. Une délicieuse danse à trois au rythme enlevé et aux phrases courtes, comme des pas de côté, une danse des âmes, des pulsions, des instincts.
L’animanité nous empêche-t-elle d’être humains, ou est-elle la preuve de notre humanité ? Notre humanité ne réside-t- elle pas justement dans notre part de bestialité, que la société tente de normer et de réguler ? Faut-il rester soumis à ces pulsions pour être soi ? Les autres, pour nous aimer, doivent-ils tenter de les contrôler ? La force et ses rapports, la domination, la soumission, le sexisme, la peur des autres, des différents, des divergents, la sauvagerie, la bestialité, l’animalité, l’humanité, tout ça peut-il se réguler par soi-même sans nous être imposé par la société et ses mécanismes ? Comment trouver sa place ?
Les chapitres sont brefs, donc frappants, Tribu est un roman percutant, comme une symphonie fulgurante,
un chœur de vérités relationnelles, géométriques, millimétrées, rythmées, sociétales, idéologique et logiques, une langue volontairement simple et musicale, une oralité littéraire dans sa beauté absolument offerte.
Une énergie, un dynamisme sans manque et sans faille, des scènes fortes et denses qui s’enchaînent, une fascination folle se laisse aller et venir, la beauté du dire étant transcendée par ces pages en ellipses, en pulsions, pulsations, humanité et bestialité délicieusement entremêlées.
Bref, c’est un coup de coeur et il sort demain !!!

Marianne, Librairie Les Lisières (Croix)

Le livre à peine commencé, nous voilà déjà emporté·es par la valse de ces trois personnages ! Lancés dans une quête intense, cherchant à déplacer les frontières et les tabous de la société, trois corps, trois personnalités, pour une seule tribu. Nathalie Yot ne nous lâche pas en chemin, elle nous met à l’épreuve, nous entraîne dans des situations inconfortables, nous mettant parfois mal à l’aise, mais toujours elle nous pousse à nous questionner : les rapports de force, de domination, les relations entre les êtres, les différences… Mais qu’est-ce que faire tribu ? Ne peut-on l’être qu’en marge de la société ? Un roman étonnant et sacrément marquant !

Aurélie, Librairie Récréalivres (Le Mans)

Une histoire d’amour, d’emprise ou de folie ? « Tribu » est tout cela et bien plus. Car l’art de Nathalie Yot est total lorsqu’elle parle de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus fascinant et de plus déroutant. Elvire, Yann et Mina sont comme trois instruments qu’on accorde : il faudra que du chaos naisse l’harmonie. Une symphonie parfaite qui nous emmène tout au bord du vide.

Librairie Prose café (Frontignan)

Une histoire atypique, des personnages incarnés et singuliers portés par une écriture remarquablement travaillée en toute simplicité. (Rien n’est lisse chez Nathalie Yot mais tout est juste et fluide)