Sortir de chez soi
Luba Jurgenson
« Ce texte est né d’une envie de dire comment l’écriture et la traduction s’entrelacent et s’entrechoquent. Je suis partie d’une étrangeté propre à mon parcours : au lieu de ramener une culture autre « chez moi », vers ma langue maternelle – le russe – je suis « sortie de chez moi » pour traduire vers ma langue d’adoption, le français. Cette « sortie », qui était aussi une entrée dans la culture française, m’apparaît comme un déracinement fondateur, une hérésie, certes, mais hérésie est presque une anagramme de heureuse : il en faut pour tout travail sur la langue, sur le langage.
Depuis quelque temps, des fragments de poèmes se glissent dans mes proses et parallèlement, j’ose traduire des vers d’auteurs qui me sont chers. Dans ce texte, je me suis donné la liberté de réfléchir au sens de ces accidents. Ils se sont toujours produits en rapport à un mouvement à travers la ville (en l’occurrence, Paris) : des miettes semées à travers ces déambulations pour ne pas retrouver le chemin. »
Luba Jurgenson
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Revue de presse
- Car Sortir de chez soi ouvre la procession bruissante des langues, de leur syntaxe, des coulisses, de leurs musicalité. À chaque station, les mots éprouvent dans leur chair et leur matérialité les aventures du mot traduire.Cultures plurielles
- Ici, traduire, c’est toujours sortir de chez soi plutôt que d'aller vers l’intime. France Culture : Sortir de chez soi, de Luba Jurgenson
- Infiniment nécessaire pour rester ouverts, curieux mais aussi lucides et concernés par notre monde et ses langues multiples qui circulent à toute allure en nousIsabelle Baladine Howald, pour Poesibao
- Un recueil de singulières épiphaniesMarcelline Delbecq, pour AOC