Au pieu
Selim-a Atallah Chettaoui
Réveil, café, pieuter – comme un métro, boulot, dodo en huis clos. Au pieu souligne la difficulté, parfois, de se mouvoir, la sensation de s’engluer dans sa propre existence. Agir n’est pas si facile quand les murs nous donnent l’impression de se refermer sur nous, quand les obstacles semblent infranchissables. Alors on tente de prendre de bonnes résolutions : aujourd’hui, on fait les choses bien. On se couche tôt, on mange sainement, on range, on nettoie, on arrête le café et la clope… Alors tout ira mieux, on pourra se mettre au travail, on pourra mieux faire. Mais comment tenir quand l’appel du « pieu » est plus fort ?
Dans ce poème-fleuve emprunt d’oralité et de références pop, le lit est le lieu d’une constante tension, d’une lutte sur le fil entre un désir de mouvement et l’attractivité de l’immobilité, symptomatique de certains troubles psychiques.
Couverture de Renaud Buénerd