Le Bruit des tuiles
Thomas Giraud
Une utopie
En 1855, Victor Considerant, ingénieur économiste polytechnicien français et disciple de Charles Fourier*, a dans l’idée un projet révolutionnaire de vie communautaire inspiré des phalanstères. Il recrute des colons français et suisses et fait acheter, sans les avoir visitées lui-même, des terres près d’un village isolé au Texas, Dallas, pour y fonder la nouvelle ville de Réunion.
5 années de difficultés multiples, qu’il s’agisse de la cohabitation entre les colons sociétaires, de leurs relations avec Considerant, des rapports avec le voisinage ou des aléas climatiques et naturels, auront finalement raison d’une utopie qui devait révolutionner de manière définitive la manière dont les hommes et les femmes pourraient vivre, travailler, penser et s’aimer.
Une narration impressionniste
C’est l’histoire de Réunion, du lieu comme de son projet, que nous raconte Le Bruit des tuiles. La narration s’appuie sur les points de vue de plusieurs personnages : Considerant, l’initiateur, Leroux, un homme seul à la recherche d’une nouvelle vie, et d’autres, plus secondaires, tous sociétaires dont l’implication, les attentes et les déceptions diffèrent du tout au tout.
Thomas Giraud s’attache davantage à dépeindre les impressions produites sur chacun des colons plutôt qu’à proposer une reconstitution documentaire. La confrontation à la nature, aux éléments, les différentes difficultés de gouvernance sont autant d’aspects privilégiés qui font que Réunion est essentiellement vu à travers le prisme philosophique et émotionnel des différents participants au projet fouriériste.
Thomas Giraud continue d’élaborer sa voix propre de romancier en accordant une attention particulière au rythme et à la musicalité de la langue.
Prix littéraire(s)
Prix Blú 2019 – Nominé
Prix des lecteurs Escale du livre 2019 – Nominé
Prix Livre de Caractère ( Quintin) – Nominé
Prix librairie Place Ronde – Nominé
Prix de l’Academie de Bretagne et des Pays de la Loire 2020 – Nominé
Prix de la page 111 – Lauréat
Revue de presse
- Deux écritures faites d’une langue ciselée, complexe, somptueuse, inventive et qui se joue des virgules, des enchâssements du discours, chacune d’une originalité bouleversante.Blog Les amis de Michèle Desbordes
- Tel le courageux Victor, Thomas Giraud, également docteur en droit public, énumère aujourd’hui quelques-unes de ses utopies préférées, avant de bricoler la sienne, façon « grand bazar démocratique » à longues palabresNova
- Le style de Thomas Giraud est absolument magnifique, c'est un style concis, concret, qui ne recherche aucune forme d'afféterie, pas d'effet lyrique ou pathétique, et pourtant c'est un style très travaillé, très syncopé, avec un art de la syntaxe, de la virgule.Lokko
- Dans cette mécanique de la syntaxe, il y a un allant, quelque chose qui pousse, parce que se construit logiquement ce qui est donné à voir [...], et dans ce voir, il y a ce fond abstrait des idées.Jeudi#livre avec François Bon
- Le Bruit des tuiles construit subrepticement une puissante poésie, jouant de ses personnages pour contourner et effriter la muraille intellectuelle de l’utopisteCharybde 27: le blog
- Thomas Giraud s’inspire d’un fait réel mais le retravaille en romancier, réinventant les personnages, et concentrant les événements autour de quelques épisodes-clefsQuatre sans quatre
- Le Bruit des tuiles est lauréat du Prix de la page 111, décerné chaque année par Radio Nova.Prix de la page 111
- Sur un mode à la fois distancé et intime, Thomas Giraud, qui a déjà écrit sur un autre rêveur, le géographe Elisée Reclus, fait subtilement revivre les espoirs et les désillusions de la colonie sobrement nommée RéunionLe Temps
- Un texte qui interroge les failles et les fêlures des êtres, [...] qui interroge l'utopie.Paludes
- Toujours avec cette manière brillante de décrire l'espace, [...], cette langue qui bouge, cette manière de construire les phrases qui est toujours surprenante, [...] en s'appuyant sur des figures historiques, Thomas Giraud se permet toutes les digressions autour de l'histoireJe Lire
- Le Bruit des tuiles est une anti-épopée en 30 chants dans laquelle l’aède Thomas Giraud chante non les exploits mais les désillusions amères de ses anti-héros.Chroniques des imposteurs
- Ce à quoi Thomas Giraud s’est attelé, à travers une écriture très élaborée, à la fois poétique et fluide et parfois heurtée, elliptique, c’est mettre en scène le temps qui passe, lui donner de la chair.Encres vagabondes
- Ce livre est encore un excellent cru de La Contre Allée, il restera comme un moment fort – y compris le titre fort bien senti - de la rentrée Littéraire 2019.Deslivresrances
- Une judicieuse formule métaphorique sans cesse reconduite avec quelques variantes qui résonne comme un leitmotiv.La Cause littéraire