Manuel Mauraens, jeune Lillois, habitant le quartier de Fives, est le témoin de l’ère industrielle. En 1888, il est amené à partir en Argentine pour superviser des travaux de chemins de fer. À l’heure où Fives est sous les bombes de la Seconde Guerre Mondiale, Manuel Mauraens se souvient de son périple, de ses rêves, de ses inquiétudes et de ses espérances d’alors. Dans sa mémoire, son amie Abipone Lules occupe une place importante. Indienne d’Argentine, elle décrypte les événements et se promène dans le temps et l’espace. Un Voyage d’Envers fait défiler les paysages : de forêt primaire en savane, de jungle tropicale en banquise, de fjords en ruines gothiques, de sanctuaire troglodyte en hacienda. Les anachronies et anatopismes sont également traversés ; Vikings et Incas se jaugent de près, Isidore Ducasse devise avec Hipparchia de Thèbes, Diogène hante Buenos Aires…
Un Voyage d’Envers est un récit qui se découvre sous deux formes : l’image et le texte. Les doubles pages exposent, vis-à-vis, un collage de Philippe Lemaire et l’histoire écrite par Robert Rapilly.
Mais Un Voyage d’Envers recèle une autre mécanique dédoublée : son commencement est sa fin, et sa fin son commencement. Une fois lu, l’oeil lecteur fait alors pivoter le livre et découvre un nouveau départ : les collages de Philippe Lemaire sont des images ambivalentes, des « ambimages » qui, à l’envers, montrent de nouveaux paysages. C’est alors une nouvelle découverte tout à fait inédite qui constitue en quelque sorte, le « voyage retour ».
L'Inventaire d'inventions