L’Ultime parade de Bohumil Hrabal
Jacques Josse
Un hommage et une invitation à lire l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal
Bohumil Hrabal est l’un des grands écrivains tchèques de la seconde moitié du xxe siècle. De son chef d’œuvre, Une trop bruyante solitude, l’auteur disait qu’il n’était « venu au monde que pour l’écrire ».
On suit l’homme et l’écrivain à Prague où il fréquentait assidûment Le Tigre d’or, café désormais légendaire, très animé, qui lui servait tout à la fois de quartier général et de refuge pour vivre le moins durement possible son exil intérieur.
Hrabal a choisi de ne pas quitter ce pays où il se sentait traqué et où ses livres étaient interdits. Une lutte incessante qu’il mène avec les armes qui sont les siennes : l’humour, la fantaisie, la palabre et la littérature.
« Hrabal est un des grands créateurs du roman moderne. » – Milan Kundera
Hrabal est un être généreux qui aime les autres, à commencer par ses compagnons de virées dans Prague (le peintre et graveur Vladimir Boudnik et le poète-philosophe Egon Bondy), et ceux qu’il a côtoyés au hasard des nombreux métiers qu’il a dû exercer en marge de son activité d’écrivain.
Un jour de février 1997, l’écrivain chuta du cinquième étage de l’hôpital de Bulovka. Le soir même, et jusque tard dans la nuit, une longue veillée funèbre fut improvisée au Tigre d’or et ailleurs, où on le salua en buvant goulûment à la santé posthume du grand raconteur parti rejoindre son maître, Jaroslav Hašek, l’auteur du Brave Soldat Chvéïk.