
Le monde diplomatique
« La natation comme expérience poétique », un article de Christophe Goby, du 19/11/2021
Extrait :
» « Et nous étions des nageurs , pas des baigneurs. » Irma Pelatan nageait en piscine au club des dauphins de Firminy dans les années 1970. Elle raconte l’entrée à la piscine à quatre vingt centimes parce que la Mairie est tenue par Théo Vial Massat, un maire et une légende communiste, « La résistance qui tenait la Mairie depuis toujours. » Autrement dit, depuis la libération avec Marcel Combe. Puis Eugène Claudius Petit, ancien des MUR, catholique de tendance anarchiste.
« J’ai beaucoup nagé dans mon enfance, tu sais, car le sport nous tenait lieu de culture, de loisir, de valeur, de lien. » Irma Pelatan se constitue une vraie culture du corps sans savoir que corps et esprit vont de pair. « Je nageais et était née comme une poétique de l’eau. » Elle y cherchait la droiture, la noblesse du sport et une morale aussi au milieu des bassins. Elle mettait sa fierté à réaliser trois jours par semaine ses kilomètres de nage le soir. Avec son entêtement à se déplacer en ligne droite, elle rêvait de mer, d’immensité, d’espace sans limite mais la Loire, ce n’est pas la Méditerranée. « La mer nous habitait et pas n’importe quelle mer : la Méditerranée. »
Et le Corbusier ce n’est pas la liberté non plus. Pourtant la piscine de Firminy qu’on croit de lui est l’oeuvre d’André Wogenscky. « Et nous nagions comme on prie, les chronomètres et les planches comme ostensoirs, comme suppliques au Dieu absent. » «
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