Revue de presse

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D’une berge à l’autre

Mississippi – Sophie G. Lucas

De 1839 à 2006. D’Impatient Lansard le vigneron à Odessa la photographe. De la Haute-Saône à La Nouvelle Orléans en passant par Paris et New-York. De la Commune à l’ouragan Katrina en passant par la première Guerre Mondiale et la colonisation. Sophie G. Lucas déploie une destinée familiale sur plus de cent soixante ans. D’une période à l’autre, d’un lieu à l’autre, elle parcourt l’arbre généalogique comme on descend un fleuve au cours tumultueux. 

« La Geste des ordinaires ». Ce sous-titre résume à merveille l’enchevêtrement de ces destins individuels dans la grande Histoire collective du monde, un monde où les aspirations à l’émancipation se heurtent, quelles que soient les époques, à d’insurmontables obstacles. Un premier roman culotté. Culotté parce qu’il ne va pas vers la facilité. Les voix qui s’expriment dans chaque chapitre ont toutes un timbre différent, on navigue entre des récits à la première et à la troisième personne, le rythme change sans cesse, déstabilise parfois, l’usage excessif des parenthèses agace souvent mais participe à cette forme d’exigence dans l’écriture qui ne sonne jamais artificiellement. Sophie G. Lucas ne se regarde pas écrire, elle ne donne pas dans l’emphase, dans la démonstration littéraire sans âme. Exigeant mais accessible, son texte est une grande réussite, de celles qui lancent une carrière d’écrivain sur les meilleurs rails possibles.

https://litterature-a-blog.blogspot.com/2023/11/mississippi-sophie-g-lucas.html

Tu vas voir ce que tu vas lire (Bibliothèque publique d’information • Centre Pompidou)

La fresque familiale de Mississippi est une véritable épopée romanesque qui emporte le lecteur à travers près de deux siècles d’Histoire, déployant un souffle narratif fort. Porté par des personnages profondément incarnés, ce récit traverse les lieux et les époques, les drames et les bouleversements sociaux, tissant une généalogie complexe qui entrelace la petite et la grande Histoire. Du XIXe au XXIe siècle, de la France aux États-Unis, de la colonisation à l’ouragan Katrina, en passant par la chasse aux sorcières, la Commune, les deux guerres mondiales, chaque court chapitre dévoile une trame riche et dense.

Sophie G. Lucas interroge avec finesse la violence sociétale et explore la manière dont elle imprègne les familles au fil des générations. L’autrice esquisse le destin d’individus animés par la poursuite de leurs rêves, cherchant à emprunter des chemins de traverse pour s’émanciper. Portées par une écriture de grande qualité, ces vies ordinaires se hissent au rang de mythologie, capturant l’essence même de la nature humaine.

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303 : « Sophie G. Lucas » par Alain Girard Daudon

Sophie G.Lucas. Mississippi /On est les gens. Éditions La Contre Allée.
Sophie G. Lucas, poète, en même temps qu’un nouveau recueil, publie son premier roman : Mississippi, un roman de poète donc, c’est-à-dire porté par une langue neuve, toujours vive et inventive, une langue libérée, comme tentent de se libérer les personnages de ce récit. Il s’agit ici de l’histoire d’une famille qui court sur deux siècles d’histoire. Plutôt qu’une saga, qui suggère trop la littérature facile, on parlera ici de fresque familiale portée par les voix de quelques un(e)s de ses acteurs ou actrices. Pour la bonne orientation du lecteur, une généalogie des personnages est proposée au début de ce livre qui commence en 1839, et s’achève en 2OO6 ! Dès le premier chapitre (Nous désirons le monde) est évoquée cette envie des ailleurs qui saisit l’homme moderne du XIX ème siècle et conduit certains en Louisiane. Le livre se clôt (Nous désirons disparaître) sur l’ouragan Katrina, annonciateur d’autres apocalypses. On l’entend, le fil conducteur, c’est le Mississippi, destination mythique, comme un Eldorado chargé de toutes promesses. « Le Mississippi est une personne, c’est ça se murmure-t-il, et ce qui coule dans mes veines n’est pas le sang de mon père, mais l’eau du Mississippi. Je suis le fils du Mississippi. » Entre Impatient (c’est le joli nom du premier personnage) et Odessa, fille d’aujourd’hui, toute une galerie de portraits raconte ces deux deniers siècles, des gens de peu, vies modestes, existences qu’on oublierait si le chercheur, l’historien ou le poète ne venaient à les révéler, à les relever ! Cependant dans ces vies d’autrefois, tous ne sont pas demeurés inconnus, et apparaissent dans ce roman les Lumière, père et fils, inventeurs de génie, qui, pour de justes raisons, sont restés vivants dans nos mémoires. La geste des ordinaires, le sous-titre, dit assez l’ambition de ce puissant récit. Rendre gloire et dignité aux méprisés de l’Histoire. La démarche est sensiblement la même dans On est les gens, recueil de proses brèves et vers libres, d’une poète résolument à l’écoute des souffrances du monde. Ici encore, en de multiples façons, on fait entendre la voix de ceux qui ne sont rien, ou seulement… des gens !
« On achète un ticket perdant/ au bureau de tabac et les/ programmes télé/ on voudrait bien faire/ autrement mais/ on est les gens »

Alain Girard-Daudon

Présentation par Guénaël Boutouillet

Dans le cadre de Circuit-Court organisé par Mobilis, Guénaël Boutouillet a fait une chronique de Mississippi de Sophie G. Lucas. Le début commence à 6’10 min.

Un dernier livre avant la fin du monde, par Marisol

Mississippi est le premier roman de Sophie G.Lucas (l’auteure n’en est pas à son premier livre aux éditions de La Contre Allée), un texte remarquable en tout point, peut-être le départ, espérons le !, d’une œuvre romanesque riche.

Il est remarquable parce qu’il est structuré, mais surtout audacieux et poignant en plus d’être doté d’un style personnel et confirmé. C’est un texte très évocatoire où l’on retrouve des procédés du réalisme magique sans que l’on puisse le rattacher à ce “genre”. Aucune magie ici à part celle de la plume de Sophie G. Lucas qui parvient à retranscrire ce que la vie a d’étrangement bien fait ou de sadique, avec ces tours maudits et ces retournements extraordinaires.

Une fresque familiale ou ce dont chacun hérite selon Sophie G.Lucas

Dans ce superbe premier roman, des voix s’élèvent depuis le passé, dans leur solitude, elles résonnent comme l’eau qui se jette contre la pierre. Elles sont celles de personnages qui ont fait partie de la même famille ou du moins qui ont vécu ensemble par le passé. Elles sont presque anonymes, solitaires, comme des échos elles semblent dériver jusqu’à nous.

Avec ces voix, on traverse un siècle d’histoire française au prisme de la sensibilité de chaque personnage. Il y a celui qui part en Amérique à la fin du 19ème, ceux qui partent à la ville, ceux qui restent à la campagne, celui qui est envoyé à la guerre ou encore celui qui vit dans les colonies etc.

Une traversée d’autant plus intéressante que l’objectif ne semble pas être celui d’informer mais bien de transmettre la “substantifique moelle” de l’histoire avec le petit “h”, soit ce qui aurait pu être le vécu d’un jeune homme songeur et fougueux ou d’une femme abandonnée par son mari.

En effet si Mississippi est une fresque, son sujet est moins l’histoire que la question de l’héritage et de la transmission.

Le roman raconte comment chaque personnage reçoit en héritage toute une mythologie familiale, un lot d’histoires : les rêves brisés, les espoirs échoués, les vies volées de ses parents, de ses frères et sœurs ou de ses grands-parents. L’idée qui en ressort implique que l’on naitrait avec une sorte de mémoire qui ne serait pas la nôtre mais qui la deviendrait au sein du foyer familial _ comme par contagion plus que par déterminisme _ que l’on transmettrait à la génération suivante et qui nous accompagnerait jusqu’à la fin.

Une idée très séduisante, plutôt convaincante et surtout au potentiel immense adroitement exploité par Sophie G.Lucas.

150 ans d’histoire à l’épreuve de la narration

L’image du Mississippi grondant, bouillonnant, sert de fil conducteur au roman. Le texte raconte comment les vies se télescopent et comment chacun se heurte à son époque, s’abîme contre le mouvement du monde en marche. C’est un livre qui raconte comment l’histoire et l’environnement socio-culturel affectent les individus et influent sur leur vie. Sont centraux l’anonymisation et la violence de la « vraie » vie. Inexorablement la vie des personnages crashe, dévie, se perd et s’éteint avant de s’effacer, d’être oubliée.

Sophie G.Lucas fait du fleuve l’allégorie de la vie : il arrache, empêche, noie, fait émerger etc. Et tout au long du texte, le style est au service de cette allégorie : le monde se transformant de plus en plus vite, le rythme de la narration s’accélère et les vies sont emportées avec la modernité et les horreurs du XXe.

Si l’on pousse plus loin il apparaît que le Mississippi sert aussi de fil conducteur au récit que les personnages font de leur vie. Ainsi ce roman s’intéresse aussi à la narration en général, à la façon dont les histoires sont racontées, comment elles prennent un sens et comment elles circulent (ce qui rejoint le point précédent). On mesure alors la fonction d’”exorcisme” de la narration dans ce texte.

Un roman sur le langage

Dans Mississippi, il y a aussi un intérêt évident pour la question du langage et de sa fonction, il semble que ce soit un des aspects les plus intéressants du texte d’un point de vue littéraire notamment.

Ainsi il y a une véritable recherche et une tentative de la part de Sophie G.Lucas de mettre en mots le passage du vécu, de la sensation brute à la formulation d’une pensée par le langage (il a très peu de dialogues). Par exemple, dans la première partie, des parenthèses créent des apartés, des éléments qui demeurent en suspens comme si tout n’était pas encore assimilé ou assimilable par le personnage. On trouve aussi de longues phrases, des répétitions et de nombreux autres procédés qui traduisent cette recherche.

Impatient, déployé dans tous ses sens, jamais n’oubliera, tout blaireau qu’il fut (et ce ne fut pas la mer qui l’impressionna, il en avait même senti l’odeur de mort mais) le fleuve, comme une rencontre avec quelqu’un, le Mississippi est une personne, c’est ça se murmure-t-il, et ce qui coule dans mes veines n’est pas le sang de mon père mais l’eau du Mississippi, je suis le fils de Mississippi, C’est mon nom […]

Pour conclure, dans ce premier roman prometteur, on “écoute” des personnages marquants raconter leur combat pour la vie ou contre la vie, pour ou contre les leurs dans un monde dont le cours est en tout point similaire à celui du Mississippi : puissant, sauvage et incessant.

Ils sont tous pourvus d’une dimension tragique évidente mais leurs traits ne sont en rien forcés et il est évident que Sophie G. Lucas ne voulait pas raconter l’histoire de héros mais bien celles des “petites gens”.

Elle y parvient habilement dans une langue riche et envoûtante.

https://www.undernierlivre.net/sophie-g-lucas-_-mississippi/?fbclid=IwAR1ltbrQrROdv-VfQPWZpMBYWijNrdPCOppPshDEuuneDdi-uOWpZsJbUVg

Addict Culture : « Sophie G.Lucas, l’écrivaine de La Contre Allée, qui s’intéresse aux gens » par Cécile D.

Tous ces personnages, à qui nous nous attachons successivement, font partie d’une grande famille élargie dans laquelle naitront les célébrissimes frères Lumière, croisés et vite abandonnés par le roman, car d’eux on sait beaucoup et ce n’est pas le sujet. Ceux dont il est ici question ce sont tous les autres, ceux qui sont tombés dans l’oubli, cet oubli qui mâche, remâche et avale, les gens ordinaires, qui ne laisseront ni trace, ni souvenir et partagent une même nature éphémère. C’est ainsi que le sous-titre de MississippiLa geste des ordinaires, prend tout son sens. Ce roman ne relate pas la geste des héros, ces hauts faits qui rendent les existences dignes d’être mémorisées par l’histoire, mais des « vies minuscules », comme l’aurait dit Pierre Michon, celles qui telles des papillons n’auront pour elles que l’immédiateté pour exister, et encore. De ces vies Sophie G.Lucas va pourtant nous dire l’essentiel; elle va nous dire leurs révoltes, leurs engagements, contre la guerre ou sur les barricades; elle va nous dire les peines, les détresses, le mépris enduré, des émotions qui vont se perdre dans la nuit des temps mais qui auront été là, un moment, des coeurs qui auront battu et qui donnent à ces femmes et à ces hommes le droit de pas être oubliés, de pas être tus, de ne pas devenir invisibles; elle nous dira enfin les points de fuite de certaines des ramifications généalogiques, le destin de ceux qui partiront soutenir des projets absurdes et dominateurs auxquels l’histoire donnera tort.

https://addict-culture.com/sophie-g-lucas-mississipi-onestlesgens/?fbclid=IwAR09RKluH-xIQ8YvUqBvqLf-rw5mHIeob6Hrx86e6416KdUk7tlVKSzUyWk

Aire(s) Libre(s): « Mississippi, Sophie G. Lucas  » – Margot Folamoule

« Mississippi, la Geste des Ordinaires est un fleuve littéraire fascinant, bouleversant, un premier roman, pourtant, entremêlant avec talent convictions et justesse sociétales, porté par une veine poétique qui traverse les époques, et dont l’aura rayonnante est résilience, avancée, solidarité et résurgence. »

https://aireslibres.home.blog/2023/09/25/mississippi-sophie-g-lucas-la-contre-allee-margot/

Aline a lu : Mississippi

Sophie G. Lucas publie un premier roman superbe empreint de la poésie et de la force qui caractérisent ses textes précédents. Sous-titré « La Geste des Ordinaires », il raconte une lignée familiale en des portraits saisis à des moments-clés, hommes et femmes liés, tenus ensemble par leurs racines généalogiques. Le premier, Alexis Lansard, revient d’Amérique en 1839 non en héros, mais inconnu des registres d’état civil, et doit se démener pour faire rectifier l’erreur afin de pouvoir épouser Françoise Lumière. Cette inscription officielle est un des enjeux du roman : si ce n’est pas écrit, cela n’existe pas. Voilà tout le malheur des humbles, des « vies minuscules » selon la formule de Pierre Michon ; combien d’existences oubliées, enterrées, parce que non racontées, non transmises ou non fixées ? Et que dire des orphelins, des enfants illégitimes, bâtards porteurs de ce stigmate maudit qui inventent leur vie, condamnés pour être à la réussite, comme le photographe Antoine Lumière, père d’Auguste et de Louis auxquels on doit cette autre machine à histoires qu’est le cinéma. Les femmes ne sont pas en reste qui, par leur condition même, sont invisibles et subissent plus qu’elles ne décident, même si au fil du temps certaines prennent leur destin en main, telle Marthe, fille-mère rebelle, ou Odessa, qui entreprend un retour aux sources en allant voir de l’autre côté de l’Atlantique si ses ancêtres y sont. La romancière, qui traite merveilleusement de la création de soi, possède un style magnétique, multiplie les registres et les discours, mêle intime et politique, réflexion sociale et lyrisme, géographie et histoire, pour faire de ces « ordinaires » les héros de leur vie.

https://www.aline-a-lu.fr/mississippi-sophie-g-lucas/ : Mississippi, la Geste des ordinaires

Gestion hospitalière : « La plume de Sophie G. Lucas ne galope pas : elle accroche, elle tape, elle renvoie aux cicatrices des existences. »

Par Jean-Yves Copin

Le Matricule des anges : Le roman-fleuve de Sophie G. Lucas.

Par Anthony Dufraisse

« Très incarné et porté par une écriture inspirée, presque incantatoire par moments, ce roman fait alterner les points de vue de nombreux personnages comme autant de ramifications narratives. »

AOC : Fleuve et toile – sur Mississippi, de Sophie G. Lucas

Par Bertrand Leclair

« Quinzième livre de la poétesse et documentariste Sophie G. Lucas, Mississippi, son premier roman, traverse les époques, les drames et les bouleversements sociétaux pour proposer la fresque familiale de ceux qui courent derrière leurs rêves. Cette généalogie mêle, avec une maîtrise rythmique remarquable, la petite et la grande Histoire, dans la langue vulgaire : la langue de tous et de chacun, dont nul n’est propriétaire. »

Pour lire la suite gratuitement :

https://aoc.media/critique/2023/09/04/fleuve-et-toile-sur-mississippi-de-sophie-g-lucas/ : Mississippi, la Geste des ordinaires

La Viduité : « Sophie G. Lucas signe un premier roman révélateur de la beauté et de la tourmente de ces existences dites ordinaires. »

La secrète transmission de l’ailleurs, du désir et de la révolte dans cette généalogie de vies invisibles, tourmentées, soulevées. Dans un style torrentueux, plein de méandres et surtout d’attention aux instants de flottements, de perte de soi, de fuite d’un conditionnement social dont le roman laisse entendre horreur et permanence, Sophie G. Lucas signe un premier roman révélateur de la beauté et de la tourmente de ces existences dites ordinaires, sur leur transmission effacée d’un désir d’échappement. Mississippi, la Geste des ordinaires est plus qu’une fresque familiale, plus qu’une écriture sociologique de cette marche vers le progrès pour ceux qui n’en vivront que l’ombre, le roman se révèle (dans sa torsion syntaxique, dans sa concertation stylistique) une suite de belles, sombres bien sûr, révélations de ce que l’on est, éperdument, au-delà d’une généalogie oblitérée qui pourtant revient tel un fantôme, l’ombre d’une obsession.

https://viduite.wordpress.com/2023/09/04/mississippi-sophie-g-lucas/?fbclid=IwAR17srBCeqpcXf0EibOLnZTByHmvQeVJj3bZ9H_LPwCYGQZVbThI6CkUYSc : Mississippi, la Geste des ordinaires

Babelio : « Mississippi », livre de la semaine.

Jazzynewyork s’est baignée avec plaisir dans ce roman « fleuve » : «L’auteure a une manière bien particulière de nous raconter ce qui semble être une petite histoire et qui s’avère au final une grande histoire, aussi grande que le Mississippi, une histoire qui traverse les époques, qui nous emmène à travers les siècles et les guerres, jusqu’à notre époque, jusqu’au jour où l’ouragan Katrina entraîna le Mississippi hors de son lit. C’est fortement beau, puissant, stylé à l’image du fleuve Mississippi. »

https://www.babelio.com/article/2447/Livres-de-la-semaine–spiritisme-et-Mississippi : Mississippi, la Geste des ordinaires

La Libre Belgique : « Un tourbillon de vie, de colère, de volonté. »

Par Geneviève Simon

L’épatant premier roman de la poétesse Sophie G. Lucas rend dignité et visibilité à des vies ordinaires.

Télérama : « Sophie G. Lucas remonte le cours tumultueux d’une lignée familiale. [Une] plume exaltante et singulière.

Par Marine Landrot

La Livrophage, Lectrice en campagne : coup de coeur pour « Mississippi ».

« Ce roman, histoire familiale, sociale, historique, devient un grand voyage au cœur d’une humanité ballottée au gré des temps, des guerres, des inventions, de la vie et de la mort. Le sort des femmes y est particulièrement intéressant, et donc, en le commençant, je ne savais pas à quoi m’attendre. Une lecture qui ne ressemble à rien que j’aurais déjà lu, ce qui garantit  une curiosité et une jubilation bienfaitrices. Jubilatoire, oui, va bien à cette lecture. 

Livre étrange, très original sur sa forme, son écriture. Un beau voyage dans les remous de l’histoire et du Mississippi. J’en suis encore tout étonnée et ravie jusqu’à Rebecca qui danse en 1979 sur Good Times. J’ai adoré ce roman si original. »

https://lectriceencampagne.com/2023/08/21/mississippi-la-geste-des-ordinaires-sophie-g-lucas-editions-la-contre-allee/ : Mississippi, la Geste des ordinaires

Sud Ouest : Les coups de cœur des libraires palois.

Après avoir passé l’été à potasser les livres de la rentrée littéraire, les libraires palois savent désormais quels auteurs ils souhaitent défendre. Petit tour d’horizon des coups de cœur de l’Escampette, Tonnet, le Parvis et Danser sous la plume.

Mississippi, Sophie G. Lucas

« Une écriture un peu resserrée, heurtée, avec des phrases qui s’arrêtent au milieu du gué et se terminent par « mais » ou par « car ». C’est pourtant facile à lire grâce à une jolie trame romanesque, défend Aline Audran. On suit une saga familiale dont le Mississippi est le fil rouge. Le premier personnage est un Franc-Comtois qui part aux États-Unis où il est fasciné par les méandres du fleuve. Cet ailleurs va traverser toutes les générations et constituer un marqueur familial. »

https://www.sudouest.fr/pyrenees-atlantiques/pau/rentree-litteraire-2023-claire-berest-francois-begaudeau-clara-arnaud-voici-les-coups-de-coeur-des-libraires-palois-16388095.php : Mississippi, la Geste des ordinaires

Les Échos – « Romans français : nos 10 coups de cœur de la rentrée littéraire »

Raconter une lignée familiale comme on le ferait d’un fleuve. Le premier roman de Sophie G. Lucas déborde d’ambition et manifeste un étonnant souffle romanesque. Mississippi démarre en 1839 et court jusqu’au début du XXIe siècle.
Ses héros sont des gens ordinaires, des humbles qui ont bataillé dur pour exister. Tel le Franc-Comtois Alexis Lansard, fils de vigneron parti du village d’Ormoy « pour une terre, pour de l’or ». Tel Antoine, le peintre-photographe-cinéaste et surtout créateur inlassablement en mouvement. Ou encore Odessa, arpentant les rues de La Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina. L’écriture haletante,
nerveuse et rythmée de la poétesse vous attrape par le col et vous tient ferme. Son Mississippi s’avère un véritable tourbillon dont on sort enivré.

Le Vif : « Que lire en cette fin de vacances ? La rentrée littéraire en 40 romans. »

« Dans une langue (é)mouvante, la poétesse Sophie G. Lucas (Assommons les poètes !, Témoin, déjà en compagnonnage avec La
Contre Allée) s’attache dans ce premier roman torrentueux à une lignée d’humains pétris d’aspirations, de révoltes et d’émancipations plus amples que celles assignées à la naissance. Depuis Impatient
(en 1839), disparu des registres, jusqu’à Odessa (en 2006), qui danse ses blessures et immortalise les sinistrés de l’ouragan Katrina,
l’autrice est à l’écoute du pouls et de la mémoire du monde. » (A.R.)

Babelio : La critique d’#EvlyneLeraut

Fabuleux, un havre où chaque degré est une aube nouvelle. Mississippi, la Geste des ordinaires, fleuve littéraire fascinant, qui traverse les époques, et dont le halo souverain est résurgence.
Ce kaléidoscope est d’une force rare, d’une beauté inouïe. On retient entre nos mains cette généalogie spéculative. L’acuité des existences et ces êtres qui gravitent dans les pages intenses et puissantes.
Fleuve dont le reflet approuve la trame intrinsèque.
Sophie G. Lucas tisse les fils et nous écoutons le charme des phrases. Ces vies qui ne sont plus anonymes mais que les ombres infinies tourmentent encore inlassablement.
De 1839 à 2006, le flambeau passe de main en main.
« Mississippi » emblème et sceau, endurance et bravoure, tristesse et attachement. L’écriture coopère au rythme du temps.
L’histoire dans la grande, on aime d’emblée ce chant d’une langue aux multiples éclats de réel.
Les personnages comme des héros sidérants d’humanité, de ténacité et de fraternité.
L’évidence des liens, et l’obsession cardinale d’inclure le fleuve sur leurs coeurs.
L’incipit comme un tremblement d’eau glacée, paysan du monde, un homme debout, qu’on aime de toutes nos forces.
À quoi ça ressemble un homme du XIXe siècle ? Comment ça bouge dans son corps ? Comment ça épouse le paysage ?
Impatient, c’est son prénom, majuscule qui tient en main le fil d’Ariane d’un livre beau à couper le souffle. le premier du nom, lui, l’anonyme, herbe fauché. L’attente du regain. « Impatient Lansard, militaire et fils de vignerons ». le mal aimé, le prénom (le vrai), noyé dans le Mississippi. Jusqu’au jour de rédemption. Pas maintenant, pas tout de suite. Des fiançailles en advenir avec le pardon. Retrouver son prénom aux yeux de la loi.
« Es-tu satisfait Impatient. Impatient prend la lumière, la voix de Julien dans le dos. Merci, et s’en va, sort, fuit presque, le fourmillement de la ville de Vesoul encore sous ses pieds, quand les autres, ses compagnons étaient heureux de revenir au village après témoignage, comme quelque chose de perdu là-bas ».
On avance méandre après méandre, subrepticement, siècle de labeur, de sueur, et « un cours d’eau sur la peau de son visage ».
L’osmose d’un tableau frémissant, où les années content les turbulences, les efforts pour vaincre la pauvreté et s’émanciper. La dignité comme la grâce spéculative d’un fleuve-vie.
1868, voici donc les pages à apprendre par coeur. Fleuve-mère qui cherche l’enfant. On observe l’essentiel et le brûlant, le passage de l’initiation pour ce petit garçon. La fusion des évènements, des images, scène au ralenti. Edouard qui s’échappe, l’oisillon qui apprend, « né de la foule ». Relire alors ce chapitre, coopérer avec cette mère, Marie, qui devine l’heure où le fleuve vient d’happer son fils.
Le livre est ainsi. Vibrant, essentiel, Mississippi, le guide, entre champs, chemins et ténacité.
2006 Odessa.
« Après ça, Odessa changea de vie. Après ça, fit cabane et terre quelque part dans les marais ».
Écrire Odessa, contemporaine, altruiste, dévoreuse d’humanisme. La Louisiane gémellaire du Mississippi. La Louisiane est apeurée, fleuve qui charrie la boue et les corps engloutis.
Odessa, parabole vive, « communauté dansante entre le Mississippi et le lac Pontchartrain, Indiens, Noirs, Rois, Reines, Confréries, Tribus, Foule, Gens. Odessa ne reconnaît pas ceux et celles photographiés ».
« Mississippi » on a tous en nous quelque chose, du Mississippi. Les faillites humaines, les folies des hommes, Katrina, l’ouragan qui signe le temps passé, meurtri, et le présent, la lassitude des révoltes, ce qui déborde. le désastre des inégalités. le monde ici présent, est le recueil des vies. Des théologales échappées pour vaincre l’adversité. L’humanité des hôtes des pages carillonne comme un chant entendu et compris, en haute montagne .
« Mississippi », un pur chef-d’oeuvre. La traduction d’un fleuve mappemonde, littéralement grandiose. le triomphe des destinées singulières. À noter une première de couverture explicite et douce, illustrée par Renaud Buénerd, à la fois fleuve et arbre généalogique.
Publié par les majeures Éditions La Contre Allée .

https://www.babelio.com/livres/Lucas-Mississippi/1534994/critiques/3568017?fbclid=IwAR3B0SmAwgwyTeoTMKMu4OI8dfNueZPfbNcY7S202jOysCCbnyO_0OxDEqY : Mississippi, la Geste des ordinaires

Le Blog L’Or des livres

Emmanuelle Caminade

« Fresque familiale au souffle puissant d’une grande richesse littéraire, Mississippi s’avère ainsi un roman choral de grande envergure où résonne une foule de langages faisant miroiter la diversité de l’humanité, un roman plein de vie faisant chatoyer les multiples reflets du fleuve. »

http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/2023/07/mississippi-de-spophie-g.lucas.html?fbclid=IwAR2ukmiMQhvoKHBdeVWKZCiAF9sxKyeK1Vx_3NjZKrSg_vVLbcieGcwCxfo : Mississippi, la Geste des ordinaires

L’Huma : « Une portraitiste qui transforme le réel. »

« Sophie G. Lucas propose ainsi avec Mississippi un roman où le rapport au réel est complexe et inattendu. »

Journal La Libre Belgique

Marie-Anne Georges

Cette année encore, nous avons sollicité les libraires à l’occasion de la rentrée littéraire. Parmi les 466 romans, quel titre voudraient-ils défendre ?

Librairie Papyrus (Namur) Mississippi, Sophie G. Lucas, La Contre Allée, 192 p., 18 € (parution le 18 août)

« C’est l’écriture de Sophie G. Lucas qui se fait fleuve comme son titre, pour nous embarquer, nous emporter dans les tourbillons de l’Histoire et de l’histoire d’une famille, dont les uns et les autres membres tantôt s’élèveront debout sur le radeau précaire de l’ascension sociale, tantôt se trouveront immergés, secoués par les vagues des rapports de force entre les pays, entre les classes sociales. Le fleuve est ici une métaphore. Il ne s’agit pas d’un récit de voyage mais bien d’une fresque sociale et historique au souffle profond et au style singulier, à cheval sur les XIXe et XXe siècles. Une écriture qui donne au lecteur la sensation d’être lui-même pris dans les flots : pas question de rester passif, au risque de se noyer… »

Natacha Mangez

https://www.lalibre.be/culture/livres-bd/2023/08/16/les-coups-de-coeur-des-libraires-AI43HB3Q2RFONPNGVNHQGFXBAE/

Transfuge : « L’un des 20 meilleurs romans français de la rentrée »

Transfuge : « L’un des 20 meilleurs romans français de la rentrée »

« Magnifique fresque que ce premier roman Mississippi de Sophie G. Lucas, à la langue fiévreuse. » Sophie Pujas